Anciens élèves aspirants de Camberley, de l’école Colonna d’Ornano de Brazzaville et de Damas
Instruits par quelques officiers d’active ou de réserve aussi impatients de combattre que leurs élèves, les élèves aspirants de la France Libre formeront le noyau homogène et dur des troupes FFL. C’est pour une part à leur ardeur combative et à leur irréductible détermination que la 1re DFL et la 2e DB devront leurs succès.
Le 9 juin 1998, le général de Boissieu résumera l’histoire des écoles au Musée de la Libération :
« Le général de Gaulle attachait une grande importance à la formation des cadres des Forces Françaises Libres. Dès l’automne 1940, il crée l’École de Camberley (Infanterie- Artillerie-Chars). Quant aux plus jeunes volontaires, ils seront orientés vers une formation qui sera ultérieurement l’École des Cadets.
Sur son ordre sont créés, en décembre 1940, l’École de Brazzaville (Infanterie) par le général de Larminat, des pelotons d’élèves officiers (infanterie, artillerie, chars) à Damas par le général Catroux en décembre 1941. Ces jeunes officiers dont beaucoup étaient arrivés à Londres en juillet 1940, ayant déjà fait leur préparation militaire supérieure, formeront l’essentiel des officiers subalternes des unités de la France Libre.
On les retrouvera sur les différents théâtres d’opération avec le général Kœnig et le général Leclerc en Afrique, le général Brosset et la 1re DFL en Italie et en France, le général Leclerc et la 2e DB en Italie, en France et en Allemagne, avec les SAS, les Commandos et les maquis en France. »
Comme toujours, le général de Gaulle avait vu juste et ces jeunes officiers n’ont pas trahi la confiance qu’il avait mise en eux. Il se souviendra toujours que 400 élèves officiers (1) furent formés dans les écoles ou pelotons des FFL et que, parmi ces jeunes officiers, il nommera en définitive 63 Compagnons de la Libération. « Qu’ils demeurent dans les mémoires et soient un exemple pour les jeunes générations ».
La guerre s’est achevée et chacun est retourné à ses occupations. Dès son retour en métropole, le capitaine Jean Riou, ancien de la 3e section de Brazzaville, est affecté aux sapeurs-pompiers de la Ville de Paris.
Il consacre alors une part importante de son temps à l’animation d’une amicale des anciens de Brazzaville. Six promotions sont sorties de cette école pour un total de 243 aspirants. Un fichier des anciens est constitué, imprimé et distribué aux membres de l’Amicale, puis mis à jour le 1er octobre 1996. Cette édition ainsi que la correspondance furent placées sous le sigle de « la Catapulte », symbole utilisé au camp Colonna d’Ornano.
Il fut institué un dîner amical le premier mardi du mois au Club de la France Libre : successivement au rond-point des Champs-Élysées, puis square du Général-de-Larminat, et enfin rue Vergniaud.
Tous les anciens qui le purent mirent un point d’honneur à y assister et ne l’ont jamais regretté. Des anciens de Damas se joignent progressivement à cette Amicale.
Parallèlement, Jean Riou va éditer une lettre : « la Catapulte », en souvenir du journal du camp. Mensuelle il y a encore six ans, elle devient semestrielle, puis disparaît avec Jean Riou en 1992. « La Catapulte » rendait compte du dernier dîner et donnait des nouvelles des uns et des autres. C’était un lien entre les « anciens ».
La disparition de Jean Riou et, par voie de conséquence, celle de « la Catapulte » furent douloureusement ressenties par tous.
Le 9 juin 1998, une vitrine a été inaugurée au Musée de l’ordre de la Libération par le général Jean Simon, chancelier de l’ordre. Plus de 50 anciens de Camberley, de Brazzaville et de Damas étaient là.
Le général Alain de Boissieu et le général Jacques Bourdis étaient présents : le texte de l’allocution prononcée par le premier et celui de l’article écrit par le second figurent dans cette vitrine.
En conclusion, pour nous, Volontaires de juin 1940, notre fierté, est d’avoir eu l’honneur de servir la France sous les ordres du général de Gaulle.
« Le ciment de l’unité française, c’est le sang des Français qui n’ont jamais eux, accepté l’armistice. »
Charles de Gaulle (Albert Hall, 11 novembre 1942)
Publications
Les Révoltés de l’Honneur, Benjamin Favreau, Compagnon de la Libération.
Revue de la France Libre, n° 298, du second trimestre de 1997, par le général Jacques Bourdis.
Serge Borochovitch et Roger Nordmann
(1) Le total est en fait très supérieur : 243 pour Brazzaville, 219 pour les Cadets, plus Damas, Camberley et Sabratha. Le total doit être voisin de 540 (NDLR).
Extrait de la Revue de la France Libre, n° 309, 2e trimestre 2000.