Albert Durand

Albert Durand

Albert Durand (DR).

Albert Alexandre DURAND
Né le 16 septembre 1918 à Grasse (06)

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.909
« Disparaît en Russie » le 1er septembre 1943 dans la région de Smolensk

Pilote au groupe de chasse GC3 « Normandie »
Compagnon de la Libération
« Mort pour la France » à l’âge de 24 ans

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Albert DURAND, attiré très jeune par l’aviation, obtient son brevet de pilote de tourisme à l’Aéro-club de Provence. Engagé dans l’armée de l’Air, il se trouve affecté en Tunisie en qualité de pilote de chasse lorsque la France entre en guerre en septembre 1939.

Avion de chasse « Morane MS-406 » (DR).

En novembre, il est de retour en métropole et affecté au groupe de chasse GCIII/1. Le 10 mai 1940, il est engagé dans la bataille de France. Il obtient aux commandes d’un « Morane MS-406 » sa première victoire aérienne dès le premier jour, puis trois autres les 18, 19 et 20 mai.

Après la signature de l’Armistice, il est mis en congé et retourne à la vie civile travailler dans l’entreprise familiale en novembre 1940. En avril 1941, réintégré dans l’armée de l’Air, il est affecté en Algérie où il fait la connaissance de Marcel ALBERT et Marcel LEFEBVRE.

Ensemble ils décident de rejoindre l’Angleterre afin de répondre à l’Appel du général de GAULLE. L’occasion se présente en octobre 1941 où, chacun aux commandes de son avion, rejoint Gibraltar. À leur arrivée en Angleterre, ils font le choix de s’engager dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres).

Spitfire du « 340 Squadron » (DR).

Albert DURAND est directement dirigé vers une école d’entraînement opérationnel de la RAF (Royal Air Force) au n° 61 OTU (Operational Training Unit), avant d’être affecté en mai 1942 au « 340 Squadron », groupe de chasse « GC2 Île de France », installé sur la base RAF de Westhampnett, située sur la côte sud, équipé de « Spitfire Vb ». Il va pouvoir participer à plusieurs missions au-dessus des territoires occupés du nord de la France.

En août 1942, Albert DURAND, volontaire parmi les tout premiers pour partir combattre en Russie au sein de la nouvelle escadrille de chasse baptisée « GC3 Normandie », embarque à Glasgow pour rejoindre Lagos, au Nigéria, puis, par avion, Le Caire, en Égypte.

Arrivé en octobre à Rayak, au Liban, il est affecté au « GC3 Normandie », prêt à partir. À la fin du mois de novembre, pilotes et mécaniciens arrivent en Russie sur le terrain d’aviation d’Ivanovo, situé à 250 km au nord-est de Moscou.

Avion de chasse russe « Yak 1 » à Ivanovo (DR).

Malgré les dures conditions climatiques de la période hivernale, les entraînements débutent aussitôt sur avion de chasse russe « Yakovlev Yak 1 ». Le dégel rend les décollages et les atterrissages très périlleux, d’autant plus que les pistes sont le plus souvent de simples champs. Il faut trois hommes sous chaque aile pour rouler les avions sur la piste.

Après 4 mois d’entraînement, le groupe est prêt pour ses premières missions opérationnelles. Le 22 mars 1943, l’unité s’envole avec ses 14 « Yak » pour s’installer à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Moscou, sur le terrain de Monkounino, près de Polotniani-Zavod, distant de 50 km du front. Les missions vont consister notamment à escorter les bombardiers Pe2. La chasse ennemie dans le secteur est assurée par la prestigieuse « 1ère Armée aérienne Mölders ».

Le 5 avril 1943, lors de la première mission de guerre du groupe, Albert DURAND obtient la première victoire du GC3 en abattant un « Focke-Wulf Fw190 » en collaboration avec Albert PRÉZIOSI.

À partir du 10 juillet 1943, débute la « bataille d’Orel ». Les Allemands tentent depuis le 5 juillet de reprendre l’offensive après la défaite de la bataille de Stalingrad. De nombreux bataillons russes, ainsi que plusieurs milliers de chars et d’avions, sont lancés dans la contre-offensive. Débute alors la plus grande bataille de chars de la Seconde Guerre mondiale. Dès lors, on demande aux pilotes français de participer à la couverture aérienne des troupes au sol engagées sur le front. Le « GC3 Normandie » est en soutien au 18e régiment d’avions de chasse soviétique, commandé par un as de l’aviation russe, le colonel Anatoli GOLOUBOV.

Le 1er septembre 1943, le « GC3 » va poursuivre ses missions de couverture. Albert va y participer.

Il ne le sait pas… ce sera sa dernière mission.

SA DERNIERE MISSION

Mercredi 1er septembre 1943, le « Normandie » va participer, dans le cadre des opérations de la bataille d’Orel, aux missions de protection des troupes russes au sol.

Yak du « GC3 Normandie » (DR).

Le sous-lieutenant DURAND va participer à l’une d’elles. Avec ses camarades, il décolle du terrain de Spas-Demensk pour se rendre dans le secteur de Ielnia. Albert est aux commandes du « Yak-9 n°21 ».

À environ 75 km au sud-est de Smolensk, dans le secteur de Ielna, alors qu’ils longent la voie ferrée, un combat aérien est engagé avec des avions de chasse ennemis. Au cours de l’affrontement, Albert abat un « Fw190 » en collaboration avec Roland de LA POYPE.

De retour à leur base, on constate l’absence de deux avions. Ce sont ceux du sous-lieutenant Albert DURAND et du lieutenant Gérard LÉON. Leurs camarades les ont perdus de vue après la bataille et ne savent pas ce qui a pu leurs arriver.

Des recherches sont organisées pour tenter de retrouver leurs traces. On apprend que LEON s’est posé sans dommage sur un terrain avancé (il trouvera la mort trois jours plus tard).

Sans autre résultat, le sous-lieutenant Albert DURAND sera officiellement déclaré « porté disparu ». Il était âgé de 24 ans.

Crédité de 11 victoires aériennes, il totalisait 180 missions de guerre en 165 heures de vol de guerre.

Son corps n’a jamais été retrouvé.

Estimation du lieu de la disparition à 20km à l’est-sud-est de Smolensk.

Pour en savoir davantage sur le parcours d’Albert Durand, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).

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