Qui sont les Français libres ?

Qui sont les Français libres ?

Qui sont les Français libres ?

Nous dirons à la France, simplement, comme Péguy : « Mère, voici vos fils qui se sont tant battus ».

Général de Gaulle, 18-Juin 1942

Partis de Narvik, ou de Dunkerque, ralliés du Pacifique, d’Afrique équatoriale, ou de Syrie, évadés de France, venus de tous les points du globe, les premiers Français ayant répondu à l’appel du général de Gaulle ont formé « Les Forces Françaises Libres » qui depuis le 18-Juin 1940 se sont battues partout contre l’Allemand et n’ont jamais connu la défaite.

Aujourd’hui « L’Association des Français Libres » rassemble ceux qui restent de la première heure et les familles de leurs disparus : ces hommes qui abandonnèrent tout, famille, biens, situation, pays natal, pour venir sous le signe de la croix de Lorraine porter haut et fier sur tous les champs de bataille notre glorieux drapeau tricolore.

À ces héros qui de juin 1940 à août 1943 menèrent seuls avec nos Alliés, la lutte sur terre, sur mer et dans les airs, la France aujourd’hui victorieuse se doit d’être reconnaissante.

Les forces françaises libres

Après l’expédition de Dakar, elles font rentrer le Gabon dans la guerre, ouvrant aux Alliés une route plus rapide vers l’Égypte. Dès décembre, elles participent à l’offensive déclenchée par le général Wavell et contribuent à l’anéantissement de l’armée italienne d’Afrique, forte de 250.000 hommes.

Le 23 janvier 1941, après l’expédition de Mourzouk, une colonne sous les ordres du colonel Leclerc part à la conquête de Koufra qui tombe le 1er mars et le 2 mars. Les hommes qui la composent font un serment solennel : « Nous ne nous arrêterons que lorsque le drapeau français flottera aussi sur Metz et Strasbourg ».

Pendant ce temps, en Érythrée, 1.000 Français libres sous les ordres du colonel Monclar s’emparent de Cub-Cub, Keren et Massaoua, faisant plus de 14.000 prisonniers.

La 1re division française libre du général Legentilhomme libère la Syrie en juin 1941, puis sous les ordres du général de Larminat contribue à la reddition de la garnison de Halfaya où furent faits 5.000 prisonniers et participe à toutes les colonnes qui harcèlent l’ennemi dans le désert de Lybie.

Du 27 mai au 11 juin 1942, la 1re brigade du général Kœnig subit les furieux assauts de Rommel à l’intérieur de Bir-Hakeim et par sa résistance désespérée contribue à sauver l’Égypte et le Canal de Suez.

La 1re D.F.L. est également présente le 24 octobre 1942 à El Alamein ; Rommel est vaincu. Une colonne de spahis et le glorieux bataillon du Pacifique poursuivent l’ennemi en retraite et, après un parcours de près de 3.000 kilomètres, font leur jonction le 12 mars 1943 avec la colonne Leclerc, qui, partie du Tchad, ayant traversé des déserts réputés infranchissables, a conquis tout le Fezzan. La Force « L » ainsi constituée participe à toute la Campagne de Tripoli à Tunis, assurant la protection du flanc gauche de la VIIIe armée du général Montgomery.

La 1re D.F.L. de son côté rejoint la Tunisie en mai 1943 et remporte la victoire de Takrouna, faisant 28.000 prisonniers.

L’Afrique du Nord est entièrement libérée, la nouvelle armée française se constitue ; la 1re D.F.L. se réorganise et la Force « L » grossie d’unités nord-africaines devient la 2e division blindée.

La 1re D.F.L. commandée par le général Brosset prend part à la Campagne d’Italie de mai à juillet 1944 ; du Garigliano à Radicofani, toujours en tête du corps expéditionnaire français, elle remporte de magnifiques succès. La 2e D.B. du général Leclerc débarque en Normandie et d’août 1944 à mai 1945 libère Paris, Baccarat, Strasbourg, Royan et plante le drapeau tricolore sur Berchtesgaden. Le serment de Koufra a été tenu et même dépassé (13.000 Allemands tués, 50.000 prisonniers, 400 tanks, 750 pièces d’artillerie, 32 avions abattus, tel est le bilan de chasse de la division « Leclerc »).

De son côté, la 1re D.F.L. du général Brosset, qui sera commandée après sa mort glorieuse par le général Garbay, débarque à Cavalaire, prend Hyères, Toulon, Lyon, dépasse Belfort, sauve Strasbourg en janvier 1945, atteint le Rhin, enfin traverse les Alpes et parvient jusqu’à la vallée du Pô faisant en quatre années de combats ininterrompus, plus de 103.000 prisonniers.

Extrait du Bulletin de l’Association des Français libres, n° 1, décembre 1945.