Le Comité de la France Libre d’Égypte, par Émile Minost
La colonie française d’Égypte était prédestinée à jouer un rôle important dans la vie de la France Libre. Nombreuse et de qualité, elle était installée dans un pays d’une valeur stratégique exceptionnelle, contrôlée pratiquement par nos Alliés britanniques ; le canal de Suez, si nécessaire à la vie des empires, fonctionnait essentiellement avec des cadres français ; la flotte de l’amiral Godfroy avait Alexandrie comme point d’attache ; l’armée française du Levant était aux portes de l’Égypte au Liban et en Syrie.
Aussi, la nouvelle qu’un armistice allait être demandé provoqua-t-elle une réaction unanime. Dès le 18 juin et sans avoir encore pu entendre l’Appel du général de Gaulle, la colonie du Caire décidait d’adresser par ses représentants officiels un télégramme pathétique au président de la République, mais aussi à tous les proconsuls qu’on espérait disposés à continuer la lutte : au général Mittelhauser à Beyrouth ; à M. Peyrouton à Tunis ; au général Noguès, au Maroc :
« …Transiger avec l’honneur, avec la parole donnée à nos Alliés, compromettre la cause commune et l’avenir de la France serait une impossibilité française… La colonie française du Caire met avec enthousiasme et avec la plus ferme résolution, tous ses biens, toutes ses forces au service de la France. »
Malheureusement, la belle unanimité des débuts ne dura pas longtemps. L’attitude des proconsuls découragea des bonnes volontés ; des messages venus de France, la propagande sous le manteau de la flotte d’Alexandrie et de l’armée du Levant, semèrent des doutes, la crainte d’un saut dans l’inconnu fit le reste et un clan rallié à l’idéologie du Maréchal snoba le Comité en formation et devait le bouder pendant toute la guerre. Faut-il dire aussi que l’appel du général de Gaulle, lorsqu’il fut connu, s’il galvanisa les meilleures volontés, apparut à d’autres comme un acte d’intolérable indiscipline émanant d’un quelconque général inconnu.
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L’appel obligeait à autre chose que des déclarations de principe. Sans tergiverser, deux Français, M. Raoul Boniteau et le Dr Malartre, envoyèrent une adhésion télégraphique au général de Gaulle. Le baron de Benoist, agent supérieur de la Compagnie de Suez, prit immédiatement le contact avec l’ambassade britannique. L’ambassadeur, Sir Miles Lampson, sous la signature du premier secrétaire Michael Wright, qui fut pour la France Libre en Égypte le plus précieux conseiller, approuva l’idée d’un comité décidé à adhérer à l’appel du général de Gaulle.
Le 7 juillet, une assemblée des premiers Français Libres – ils étaient 67 – approuva la constitution du « Comité National Français d’Égypte ». Le 24 juillet, le Comité élisait son premier bureau. Le baron de Benoist en était le président, M. Raoul Boniteau le vice-président. Le colonel de Larminat, évadé de Syrie, fut élu membre du Bureau. Son destin ne devait pas tarder à l’appeler ailleurs (1).
Le Bureau se mit immédiatement au travail. Son ambition était de jouer le rôle qu’on aurait voulu être celui de l’ambassade de France et des consulats : attester auprès de nos alliés britanniques et du gouvernement égyptien, dont elle était l’hôte, que la colonie française entendait, puisqu’elle était libre de le faire, continuer la lutte ; pour cela, faire le recensement des Français, provoquer des engagements, accueillir les réfugiés de Syrie et d’ailleurs, lever des contributions pour faire face aux besoins locaux et apporter un concours financier au Comité de Londres.
Il fallait aussi faire le contrepoids de Vichy et de Beyrouth, entretenir la flamme des adhérents, rallier les hésitants, gagner la sympathie et la confiance des dirigeants égyptiens et des colonies étrangères d’Égypte.
Il fallait encore, en dehors de toute préoccupation politique actuelle, s’efforcer d’assurer la continuité de la culture française dans un pays qui en était fortement imprégné, mais qui se trouvait coupé de ses sources habituelles.
Il est aisé, aujourd’hui, de formuler le programme de ce que devait être et de ce que fut l’action du Comité. Mais il faut bien reconnaître qu’au début, le mouvement s’inspirait surtout du refus d’accepter la situation créée par l’Armistice. L’Appel du général de Gaulle contribua à faire de l’adhésion à la France Libre, non seulement une protestation, mais un acte de foi.
Ce fut la chance du Comité national d’Égypte que cet acte de foi trouva rapidement des raisons d’espérer, et une matière sur laquelle s’exercer : l’Égypte allait devenir le point de rassemblement des troupes Françaises Libres, et ses frontières être le théâtre d’une guerre où allaient s’illustrer nos soldats. Dès les premiers jours de l’Armistice, l’Escadron de Spahis Marocains du capitaine Jourdier s’échappa de Syrie et rejoignit l’Égypte ; en Égypte débarqua aussi le Bataillon d’Infanterie de Marine venu de Chypre. Des isolés arrivaient des points les plus divers. Si, naturellement, les nouveaux venus étaient pris en charge par l’autorité militaire britannique, du moins l’existence du Comité de la France Libre permettait-elle de leur assurer leur autonomie française. Le 25 août la « Légion française d’Orient » recevait à Ismaïlia, au cours d’une émouvante cérémonie en présence de l’ambassadeur de Grande-Bretagne et du président du Comité national, M. de Benoist, le premier drapeau de la France Libre.
Tandis que sur la France s’appesantissait la chape de plomb de l’occupant, l’Égypte, vers laquelle convergeaient et d’où partaient des Français Libres, Bataillon du Pacifique, combattants d’Abyssinie, du Tchad, du désert libyque, offrait au Comité national des occasions multiples de servir.
Pendant toute une période, le Comité fut un peu le Maître Jacques, mettant au point en liaison avec les autorités britanniques et avec l’état-major du général de Gaulle, le statut des engagés volontaires en Égypte et des marins de la France Libre, prêtant aux chefs militaires pour l’organisation de leurs unités une aide qui dépassa la simple assistance aux militaires. Il avait cependant conscience des limites dans lesquelles il devait tenir son rôle. Mis en face des problèmes du Levant, il fit appel au Comité de Londres et suggéra l’envoi du général Catroux.
L’arrivée de celui-ci en octobre 1940, d’abord incognito, puis officiellement comme délégué de la France combattante au Levant, donna au mouvement de la France Libre en Égypte un éclat et un prestige auxquels certains ne furent pas insensibles. Elle permit aussi une répartition plus rationnelle des tâches. Mais cette répartition devint encore plus effective lorsqu’en 1941, le général de Gaulle ratifiant le choix fait par le Comité national d’Égypte désigna son président, le baron de Benoist, pour être le représentant en Égypte de la France combattante. À défaut d’une ambassade, et de consulats, les Français Libres d’Égypte avaient une délégation habilitée à défendre leurs intérêts, à délivrer des passeports, remplir le rôle d’une chancellerie. Le Comité choisit alors comme président, avec l’approbation du général de Gaulle, M. Pierre Jouguet, membre de l’Institut, ancien directeur de l’Institut français d’archéologie du Caire. Déchargé des tâches politiques et administratives, le Comité put, plus que jamais, se consacrer à l’assistance aux militaires, tout en prêtant son concours à la délégation lorsqu’il en était requis.
Rendant compte de son activité au 31 décembre 1941, le Comité put faire état d’une œuvre accomplie considérable. La zone du Canal bénéficiant de l’admirable dévouement des sœurs de Saint-Vincent de Paul, avait reçu les premières unités et organisé un centre d’accueil de la marine marchande et un foyer des marins. Alexandrie avait adopté les troupes qui se battaient sur le front de Libye, créant l’œuvre du « paquet du soldat » et un service de ravitaillement par camionnettes en fruits et légumes, et, sous l’impulsion de Mme Catroux, avait créé la Maison d’accueil pour les soldats des Forces Françaises Libres sortant des hôpitaux et les permissionnaires de passage. Héliopolis s’était spécialisé dans l’accueil des aviateurs. Le Caire s’efforça de remplacer auprès des combattants les familles absentes. Son ouvroir, animé par Mme Boniteau, devint par moment une véritable usine où se préparaient et se confectionnaient les colis envoyés au front de Libye, mais aussi aux combattants de Keren et aux postes du Tchad. Un foyer accueillait les militaires, les convalescents, et les jeunes gens qui surent profiter, pour rejoindre la France Libre, des bateaux qui allaient chercher à Beyrouth ceux qui avaient préféré le retour en France. Il serait vain de citer les chiffres dont faisait état le rapport du Comité en cette fin d’année 1941. Car c’est l’époque à laquelle partait pour la Libye la brigade du général Koenig qui allait devenir l’objet d’une sollicitude spéciale.
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Il faut revenir en arrière pour exposer les autres tâches qui incombèrent au Comité dès les premiers mois de son existence.
On a sans doute perdu de vue maintenant les risques qu’il y avait à adhérer aux comités de la France Libre et à s’engager dans ses troupes. Ce fut un des premiers soucis du bureau que de mettre au point, en liaison avec les autorités britanniques, le statut des engagés volontaires d’Égypte et d’assurer les garanties nécessaires pour les Français qui adhéraient au Comité national. Le statut des marins de la France Libre, celui des Français réfugiés de Grèce et des Balkans furent également l’objet de négociations délicates avec les autorités locales.
Qualifié pour exécuter les opérations préliminaires aux engagements des volontaires, le Comité eut le souci d’assurer des allocations aux familles privées de leur soutien. Il attribua des secours aux compatriotes réfugiés dont beaucoup étaient sans ressources et fit des avances, non seulement à des compatriotes de passage, mais aussi à des organismes officiels lorsque les lenteurs administratives retardaient des règlements cependant urgents.
En dehors de cette prise en charge de dépenses qui incombaient au budget de la France Combattante, le Comité tint à répondre largement, par des souscriptions spéciales et sur ses propres fonds, à l’appel fait par le général de Gaulle pour le fonds d’armement.
Le Comité tint aussi à animer sa solidarité avec les puissances en lutte et contribua au fonds du lord-maire de Londres, à celui des troupes britanniques en Orient, aux œuvres britanniques, à la Croix-Rouge hellénique et au Croissant-Rouge égyptien.
Lorsque la guerre se fut éloignée de l’Égypte, et avec elle les unités des Forces Françaises Libres, le Comité utilisa une partie de ses fonds et le potentiel de ses ouvroirs à l’envoi de colis aux prisonniers. Il organisa aussi, par l’intermédiaire du Portugal, un système d’envois de petit ravitaillement aux familles françaises qui fonctionna avec des fortunes diverses.
Tout cet effort ne fut possible que grâce à des apports d’argent continus. Lors de leur adhésion, les membres fixaient eux-mêmes, suivant leurs moyens et leur conscience, leurs cotisations mensuelles. Ces véritables contributions, librement consenties, n’excluaient pas des dons supplémentaires chaque fois que des occasions se présentaient de faire appel à l’aide des adhérents pour des fins précises.
Et c’est maintenant l’occasion de signaler que le nombre des adhérents, modeste dans les débuts, s’était accru dans de très sensibles proportions. De 200 dans le mois qui suivit l’Armistice, ce nombre s’était élevé à 1.300 en décembre 1940 sous l’effet de l’annonce de la collaboration. Le nombre de 1.800 était dépassé en octobre 1941.
Il est juste aussi de signaler qu’aux appels du Comité, des amis de la France, Égyptiens et étrangers répondirent avec générosité, et tout particulièrement des membres de la colonie israélite.
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Une tâche très différente s’était offerte au Comité dès les premiers jours de son existence : il s’agissait de démontrer à ceux qui nous observaient que la flamme de la résistance continuait à brûler. Cette affirmation publique était d’autant plus nécessaire en Égypte que la flotte de l’amiral Godfroy à Alexandrie, la radio de Beyrouth, l’existence en Égypte de quelques admirateurs du Maréchal et de la correction de l’occupant, auraient pu donner à penser que les Français, après tout, ne désiraient rien d’autre que la paix allemande. Les Français Libres d’Égypte toléraient mal de tels exemples et souhaitaient réagir en faisant mieux connaître la France Libre, en protestant contre les abus, et en dénonçant la politique de collaboration avec l’ennemi. Le Comité obtint de la bienveillance du Gouvernement égyptien de pouvoir faire entendre sa voix à la Radio du Caire dans les « Moments des Français d’Orient ». La presse locale accorda un bon accueil à ses communiqués et certains journaux ouvrirent largement leurs colonnes à ses manifestations.
Le Comité patronna la fondation de l’Agence française indépendante qui, à la place de l’Agence Havas, et concurremment avec l’Agence Reuter, put diffuser en Égypte et ailleurs les informations de la France Libre. Une revue mensuelle de grand format France toujours devint à partir d’octobre 1941 l’organe d’expression du Comité. Plus tard, en septembre 1942, des arrangements furent pris pour faire paraître simultanément tous les dimanches, au Caire et à Londres La Marseillaise.
Chaque occasion fut saisie pour grouper les adhérents qui venaient de plus en plus nombreux écouter avec émotion les magnifiques discours de son président, Pierre Jouguet, dont l’érudition faisait briller plus vive la flamme de son patriotisme intransigeant.
Dès les premiers mois de son existence, le Comité avait pu faire la preuve de sa vitalité et de l’intérêt passionné qu’apportaient au mouvement, non seulement ses adhérents, mais aussi de vrais amis étrangers : la réception du général Catroux à l’Ewart Memorial Hall leur avait permis de démontrer leur ferveur. Lorsque le général de Gaulle fut reçu en avril 1941 dans cette même salle, cette ferveur accueillit avec enthousiasme les paroles de ferme résolution et d’espoir qui furent alors prononcées. Le même enthousiasme anima les réceptions que le Canal et Alexandrie réservèrent au chef de la France Libre.
L’action du Comité déborda les frontières d’Égypte. Elle soutint l’effort d’une trentaine de postes français libres d’Orient et d’Extrême-Orient. Radio, presse, tracts, photos, films même, portaient au loin les nouvelles, les mots d’ordre et les espoirs.
La réussite du Comité national d’Égypte avait été jugée suffisante pour que, dès le mois de novembre 1940, le général de Gaulle, sur la proposition du général Catroux, le chargeât d’organiser des comités nationaux à l’extérieur. Wiet, en Turquie et en Grèce, Dardaud, aux Indes et en Inde française s’acquittèrent de cette délicate mission.
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Le Comité s’était toujours attaché, dès le début de son existence, à entretenir le courant de sympathie que la culture française avait créé en Égypte et qui risquait d’être détourné par la défaite et l’abdication. Dans une série de conférences, faites devant des salles combles, des orateurs tels que Jouguet, le R.P. Carrière, G. Gorse, Guichard, évoquèrent les « Figures Françaises ». La Revue du Caire, dirigée par Wiet, continua imperturbablement à entretenir ses lecteurs égyptiens, et les colonies libanaise, syrienne, grecque, israélite, dans le culte de la pensée française. Tel fut le succès de cette action désintéressée qu’en pleine guerre des étrangers créèrent spontanément une association des « Amitiés Françaises », certes sympathisante au mouvement de la France Libre, mais désireuse surtout d’affirmer sa fidélité à la culture française.
Celle-ci était menacée sur un autre terrain : le terrain scolaire. Il n’y a pas de doute que si les institutions françaises : École française de droit, Institut français d’archéologie oriental, Mission laïque, ont pu continuer à avoir une activité indépendante, elles le doivent à des amitiés que le mouvement de la France Libre en Égypte avait su provoquer et entretenir. C’est aussi, en partie, grâce à ces amitiés qu’a pu être menée à bien l’œuvre entreprise, sous l’impulsion du général Catroux et en liaison avec Beyrouth, pour parer à la dangereuse disette des livres scolaires ; sous le contrôle d’un Comité de la culture française, une société, spécialement créée à cet effet, « Les Lettres Françaises » a pu alimenter en livres scolaires la jeunesse des écoles françaises, religieuses et laïques, non seulement d’Orient, mais aussi de toutes les colonies ralliées et, le moment venu, de l’Algérie.
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La disparition de certains membres du Bureau, la dispersion des autres, la situation actuelle en Égypte n’ont permis de dresser qu’un tableau incomplet de l’action du Comité national français. Cette action s’est poursuivie, jusqu’à la victoire et au-delà même de la victoire. La zone du canal a été jusqu’aux événements de 1956 une des plus généreuses sections de l’Association des Français Libres. Le Caire et Alexandrie ont continué à soutenir les familles des Français Libres d’Égypte qui avaient fait le sacrifice de leur vie ou étaient revenus infirmes.
Le temps passé ne peut faire oublier aux Français Libres d’Égypte, malgré leur dispersion brutale, la communauté des sentiments que pendant cinq années ils ont éprouvés dans des moments de révolte, d’angoisse, d’espoir, d’exaltation. Tous avaient en France des êtres chers et ne pas savoir ce qu’ils étaient devenus, ce qu’ils pensaient, ce qu’ils faisaient, était une source de tourments. Ils ont été écœurés en lisant les homélies du Maréchal qui leur paraissaient une insulte au peuple de France ; ils ont été indignés à l’annonce de la collaboration, ils se désespéraient à voir la flotte d’Alexandrie, la force X, « rester le témoin indifférent des mouvements des bâtiments de guerre britanniques qui chaque jour partaient au combat ou en revenaient » ; ils s’impatientaient de sentir près des frontières, en Syrie et au Liban, une armée française maintenue dans l’inaction par ses chefs, alors qu’ils étaient les témoins des efforts accomplis par nos Alliés ; ce n’était pas sans humiliation qu’ils voyaient arriver en Égypte des Britanniques, des Australiens, des Néo-Zélandais, des Sud-Africains.
Heureusement, le ralliement de l’Afrique équatoriale française leur avait apporté un réconfort, car ils voyaient, de plus en plus nombreux, les uniformes des troupes Françaises Libres qui, au passage s’étaient déjà distinguées en Érythrée et qui se battaient en Libye. Ils ont appris avec enthousiasme les prouesses, à la passe d’Halfaya, du groupe Lorraine, commandé par le colonel Corniglion-Molinier. Le départ pour le désert de Libye, théâtre du flux et du reflux des armées, de la première brigade des Forces Françaises Libres, leur avait fait sentir que véritablement la France Libre était rentrée dans la guerre ; ils ont alors connu de longs jours d’attente, puis la fierté de savoir qu’en un point essentiel du dispositif, qui allait devenir célèbre sous le nom de Bir-Hakeim, la brigade tenait et retardait l’avance de Rommel ; et puis ce furent les journées d’angoisse, et finalement de soulagement de savoir que cette belle unité avait pu desserrer l’étreinte. Peut-être n’ont-ils pas exagéré en pensant que si l’attaque allemande avait expiré à quelques kilomètres d’Alexandrie, c’est parce que la résistance de la 1re Brigade, avait retardé son avance.
Et puis ce fut El-Alamein, et, venant du Sud, l’avance des troupes de Leclerc. Dès lors le Comité national français d’Égypte n’était plus qu’un Comité comme les autres, assistant de loin à l’imbroglio d’Alger et à l’avance victorieuse qui, avec la France Libre, allait délivrer Paris et la France.
(1) En dehors de ces trois noms cités, le Comité élu comprenait le R.P. Carrière (qui deviendra vice-président de l’Assemblée consultative d’Alger), Georges Gorse (qui par la suite fut appelé au cabinet du général de Gaulle), Victor Zagdoun, Roland Boniteau et le Dr. J. Malartre. Ce Comité s’adjoignit peu après Wiet et Minost. Au 31 décembre 1941, le Comité, privé de son président, L. de Benoist, choisi par le général de Gaulle pour être son représentant en Égypte, mais complété, notamment par des membres d’Alexandrie et de la zone du Canal, était ainsi constitué :
– président : P. Pouguet,
– vice-président : Raoul Boniteau,
– membres : Roland Boniteau, R. P. Carrière, Déjardin, Gilles, Gorse, Hemmerlé, Lafaille, Lucas, Mantelet, Minos, Robert, Wiet, Zagdoun.
Dès les premiers jours de son existence, le Comité avait pu intercepter le lieutenant Filliol, venu d’Helsinki pour rejoindre les Forces Françaises Libres, pour en faire son secrétaire général. Filliol fut ensuite mis à la disposition du représentant du général de Gaulle en Égypte.