Le Comité de la France Libre en Australie

Le Comité de la France Libre en Australie

Le Comité de la France Libre en Australie

L’Appel lancé le 18-Juin 1940 par le général de Gaulle ne parvint pas le jour même à la connaissance de tous les Français d’Australie. Il n’y fut entendu que lorsqu’il fut répété le 23 juin.

Le 25 juin, les Français de Sydney, sur l’initiative de M. André Brénac, importateur, envoyèrent un télégramme au général de Gaulle, se mettant à sa disposition pour continuer la lutte. Malheureusement ce télégramme ne parvint pas au général.

Dans l’Australie de l’Ouest, à Perth, le docteur Louis Gellé, sujet britannique de l’île Maurice, câblait lui aussi au général de Gaulle. Son télégramme du 27 juin arriva au destinataire qui le nomma son représentant en Australie.

Deux mois après, la situation des Français en Australie était la suivante :

Le docteur Louis Gellé était le représentant du général de Gaulle. Le Courrier Australien, journal édité à Sydney en français était devenu, grâce à l’initiative de M. André Brénac, l’organe des Français Libres en Australie, imprimant les messages du général de Gaulle, coordonnant les efforts et diffusant la propagande.

Le « French Australian League of Help », qui avait été créé pendant la guerre de 1914-1918, allait reprendre ses activités à Sydney et à Brisbane, de même la Croix-Rouge française à Melbourne (quelque temps comme section de la Croix-Rouge australienne) et le « French Relief Fund », à Perth, toutes sociétés qui devaient peu à peu travailler pour la France Libre.

Toutefois, la position géographique de Perth dans le « Western Australia », rendant impossible la tâche du docteur Gellé (puisque plus de la moitié des Français d’Australie se trouve à Sydney, c’est-à-dire de l’autre côté du continent australien), le général de Gaulle nomma M. André Brénac son représentant en Australie, le 30 novembre 1940 ; le docteur Gellé demeurant son délégué dans le « Western Australia ».

M. André Brénac réunit aussitôt tous les Français désireux de poursuivre leurs efforts pour aider à la victoire et il les groupa en une association : le « Free French Movement ».

Dès son origine, le « Free French Movement » fit tous ses efforts pour réunir des fonds pour les adresser directement à Londres et venir en aide aux volontaires de la F.L. Étant donné que d’après les lois australiennes, il était impossible à une société constituée comme le « Movement » de recevoir et de répartir des fonds, il fallut créer une autre société : le « Free French Forces Appeal », véritable organisme financier du « Free French Movement », dont les efforts permirent de recueillir et de transférer des fonds atteignant 50.000 livres sterling environ, recueillis par l’ensemble des comités et sous-comités créés dans toute l’Australie.

Il est à préciser qu’une Anglaise, Mme Ivy Moore, avait créé « la Société des Amis de la France » dans le but de mettre une salle de réunion à la disposition des marins et militaires de la F.L. de passage à Sydney.

Nombreux furent les Australiens et les Australiennes qui apportèrent au « Free French Movement » leur dévouement et leur appui financier.

Une des marques les plus émouvantes de l’estime témoignée par l’opinion publique australienne à la Résistance française s’est exprimée dans le « Manifeste des Intellectuels d’Australie » qui a paru le 1er octobre 1943, dans Le Courrier Australien.

Les signatures des chefs de l’église anglicane y voisinent avec celles des membres les plus éminents du Parlement, du Barreau, de la Magistrature, de l’Université, des écrivains et des artistes, qui ont tenu à affirmer leur foi dans la destinée de notre pays.

Extrait de la Revue de la France Libre, n° 126, juin 1960.