Pierre Thomas

Pierre Thomas

Pierre Thomas (DR).

Pierre Marie THOMAS
Né le 24 janvier 1921 à Kertanguy en Crozon (29)

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 36.103
« Disparaît en Bretagne » vers le 18 juillet 1944 dans le secteur de Saint-Marcel (56)

Chasseur parachutiste au « 4e SAS » (Special Air Service)
« Mort pour la France » à l’âge de 23 ans

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Pierre THOMAS, âgé de 18 ans, est mécanicien automobile à Morgat, près de Crozon, en Bretagne, lorsque la France entre en guerre en septembre 1939.

Engagement des premiers volontaires (DR)

Après la signature de l’Armistice en juin 1940 il rejoint son père et devient marin pêcheur. Au printemps 1943, pour échapper au travail obligatoire en Allemagne, Pierre décide de quitter la France afin de rejoindre les Forces Françaises Libres en Grande Bretagne.

Après plusieurs tentatives avortées, il fait la rencontre de Monsieur PÉREZ, patron marin pêcheur qui souhaite rejoindre la Grande-Bretagne. Ils embarquent le 13 août 1943 au port de Morgat sur le bateau de pêche Rulianec et atteignent l’Angleterre le lendemain.

À son arrivée à Londres, il signale vouloir répondre à l’appel du Général de GAULLE. Le 26 août, il signe son contrat d’engagement dans les Forces Françaises Libres (FFL) à compter de la date du 29 mai 1943.

Candidat parachutiste, il est affecté au 4e BIA (bataillon d’infanterie de l’air) et envoyé le mois suivant en formation à Hardwick, puis à Ringway, pour obtenir son brevet de parachutiste, où il est promu au grade de soldat de 1ère classe.

En janvier 1944, le 4e BIA est intégré dans le dispositif de l’armée britannique et devient le « 4e SAS Bataillon » (4e SAS). Les hommes sont envoyés au camp d’Auchinleck, installé au milieu des montagnes écossaises, pour suivre une formation de commando très poussée. Deux mois plus tard, le « 4e SAS » est déclaré « opérationnel ».

En mai 1944, un débarquement en France des troupes alliées se précise, le « 4e SAS » sera de la partie. Un parachutage en Bretagne est imminent et, le 27 mai, il est mis au secret au camp de la base RAF de Fairford, située au centre de l’Angleterre, à partir de laquelle il embarquera prochainement. Sa mission aura pour objectif de retarder le plus possible de déplacement des troupes allemandes qui voudront rejoindre la zone du débarquement en Normandie. Il devra procéder à l’installation de deux bases baptisées « SAMWEST » et « DINGSON », où il regroupera le matériel parachuté les jours suivants. Son action sera d’effectuer des sabotages et du harcèlement afin de nuire à l’ennemi, mais aussi de prendre contact avec les maquisards bretons pour les équiper en armement et les former à son usage. Le 5 juin, le détachement précurseur embarque pour être parachuté dans la nuit.

Embarquement à bord de « Short-Stirling Mk IV » (DR).

Pierre devra attendre le 10 pour être parachuté avec une quarantaine de parachutistes de la « 2nde compagnie » sous les ordres du lieutenant LEBLOND au lieu-dit Kerprigent, près de Locarn, situé à 10 km au nord-est de Carhaix-Plouguer, dans les Côtes-d’Armor.

Aussitôt, les hommes rejoignent la base « SAMWEST », installée dans la forêt de Duault, près de Saint-Servais. Ils vont participer à l’entraînement des maquisards le jour et, la nuit, ils effectuent de nombreuses opérations de sabotage pour endommager des voies ferrées, des réseaux électriques et de communications afin de ralentir les déplacements des troupes allemandes vers le front de Normandie.

Au matin du 12 juin, les choses se compliquent à la base « SAMWEST ». Découverte au hasard d’une patrouille allemande, elle est attaquée. Quatre parachutistes trouvent la mort. Avant qu’elle ne soit entièrement encerclée, l’ordre de dispersion est donné par le lieutenant LEBLOND, chacun devant rejoindre la base « DINGSON », qui se trouve à une centaine de kilomètres au sud-est.

Le 23 juin, Pierre THOMAS, après avoir pu rejoindre « DINGSON », se trouve désormais dans le secteur de Plumelec, entre Vannes et Ploërmel.

Il ne le sait pas… aujourd’hui sera son dernier jour de liberté.

SA DISPARITION

Paras Français dans le secteur de Saint-Marcel.
Debout à gauche : Jean SERRA et Alphonse GARCIA. Accroupi à gauche Jean BÉGUIN (DR).

Vendredi 23 juin 1944, les Allemands organisent dans la matinée une battue de grande envergure pour dénicher les parachutistes qui sont restés dans le secteur de la vallée de la Claie. Les recherches s’étendent de Plumelec jusqu’à Saint-Marcel.

Les Allemands commencent à encercler le secteur où Pierre THOMAS et son groupe sont installés, à quelques centaines de mètres de la ferme de Talcoëtmeur-d’en-Bas. Abrités dans un fourré et bien camouflés, ils sont finalement découverts par l’ennemi. L’ordre est donné de décrocher, tandis que Louis GUÉGAN reste avec André GAS pour couvrir le repli.

Pierre, qui se retrouve blessé au bras puis au visage, est fait prisonnier. Regroupé avec trois autres parachutistes capturés, Jean GARNAVAULT, René DEJAN et Louis GUÉGAN. Ces deux derniers sont grièvement blessés, le premier au pied et au cou, le second au bras. Ils sont emmenés à Callac puis Sérent et Malestroit, avant d’être conduits à Saint-Marcel pour interrogatoire.

Enfermés dans l’épicerie du bourg qui tient lieu de PC (poste de commandement), ils subissent des tortures et reçoivent des coups pendant plusieurs jours, les Allemands tentant d’obtenir des informations, mais sans résultat. Jean GARNAVAULT sera finalement transféré à la prison de Redon, tandis que Louis GUÉGAN, âgé de 23 ans, René DEJAN, âgé de 21 ans, et Pierre THOMAS grièvement blessés, laissés sans soins, vont disparaitre sans que l’on sache ce qu’ils sont devenus.

Le chasseur parachutiste de 1ère classe Pierre THOMAS sera officiellement déclaré « porté disparu » et « présumé décédé » le 19 juin 1944, date retenue par l’administration militaire. En réalité il est bien plus vraisemblable qu’il soit décédé vers le 18 juillet 1944 comme son camarade Louis GUÉGAN.

Il était âgé de 23 ans. Son corps n’a jamais été retrouvé.

Estimation du lieu de sa disparition dans la région de Saint-Marcel en Morbihan (56).

Pour en savoir davantage sur le parcours de Pierre Thomas, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF.

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