Marcel Waillier
Marcel Charles, dit Marc, WAILLIER
Né le 15 février 1918, à Juilly (77)
Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.204
« Disparaît dans la Manche » le 30 avril 1942 au large de la baie de Somme
Pilote au groupe de chasse « GC2 Île de France »
« Mort pour la France » à l’âge de 24 ans
LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION
Marcel, dit Marc, WAILLIER, ouvrier mécanicien, s’engage dans l’armée de l’Air en 1937 à l’âge de 19 ans.
Lorsque la France entre en guerre en septembre 1939, il est affecté à la caserne Saint Didier à Paris.
Candidat élève-pilote, il est envoyé à l’École de pilotage n°21 de Bernay, dans l’Eure.
En mai1940, face à l’avancée fulgurante des troupes Allemandes à travers le pays, l’école doit de replier vers le Morbihan, puis vers le sud, et arrive le 21 juin sur la base aérienne de Dax.
Le lendemain, à l’annonce de la signature de l’armistice franco-allemand, Marc, refusant de déposer les armes, décide de quitter la France pour rejoindre la Grande-Bretagne, seul pays encore en tutte contre l’envahisseur. Deux jours plus tard, Marc et quatre camarades, Henri de MOLÈNES (†), Antoine WINTHER (†), Jean MARIAUD de SERRES et Francis LOUIT, subtilisent la voiture du commandant de la base et rejoignent Saint-Jean-de-Luz.
Au port, ils réussissent, avec la complicité de soldats polonais, à monter clandestinement à bord du paquebot Arandora Star venu participer à leur évacuation vers l’Angleterre.
À son arrivée, Marc WAILLIER fait le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE et s’engage à Londres en qualité d’élève-pilote dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres). À cette occasion, il demande à prendre comme nom d’emprunt celui de « Mark WILLIS ».
Après avoir suivi le cycle des écoles de formation de la RAF (Royal Air Force), Marc est breveté pilote en août 1941. Sélectionné pour « la chasse » il entre en école d’entraînement opérationnel. À sa sortie en novembre il est affecté au « 340 Squadron », groupe de chasse GC2 « Île de France », en cours de création et composé uniquement de pilotes et mécaniciens français.
Marc est affecté au « B Flight » sous les ordres du capitaine Bernard DUPÉRIER. Le GC2 vient tout juste d’être équipé d’avions de chasse « Spitfire Mk.IIa » et l’entraînement des pilotes commence.
Au début du mois d’avril 1942, le « 340 Squadron », devenu opérationnel, s’installe sur la base RAF de Westhampnett, située sur le littoral sud de l’Angleterre, près de Portsmouth.
Dès les premières missions au-dessus des territoires occupés, le groupe « Île de France » enregistre ses premières pertes. Le 24 avril, sont portés disparus le Wing Commander Mickael ROBINSON (†), Maurice CHORON (†) et Philippe de SCITIVAUX. Le 27 avril, c’est au tour de Marc HAUCHEMAILLE (†) de disparaître.
Le 30 avril 1942, Marc WAILLIER, pour sa seizième mission de guerre, va participer à une opération de grande envergure.
Il ne le sait pas… ce sera sa dernière mission.
SA DERNIERE MISSION
Jeudi 30 avril 1942, le « 340 Squadron » est désigné pour participer à une opération de grande envergure concernant la destruction des infrastructures ferroviaires d’Abbeville, dans la Somme.
Le commandement du « Fighter Command » a prévu 730 sorties réparties sur plusieurs missions : deux missions « Rodéo » afin de provoquer l’aviation allemande, une mission « Ramrod » (escorte d’une importante formation de bombardiers), deux missions « Circus » (escorte une formation légère de bombardiers) et une mission « Roadstead » (attaque de navires).
Le « 340 Squadron » et le « 129 Squadron » vont participer en fin de journée à la mission « Circus 147 », qui consiste à escorter six bombardiers « Douglas Boston » devant opérer dans le secteur d’Abbeville. Ils seront rejoints par le « 222 Squadron », venant de la base RAF de Manston.
Il est 18h40 lorsque les douze avions du « 340 Squadron » décollent du terrain de Westhampnett.
Le sergent-chef Marc WAILLIER est aux commandes du « Spitfire Vb (BL827) GW-W ». Il est le n°4 de la « Yellow section », conduite par le Squadron Leader capitaine DUPÉRIER (Red 1). Marc est l’équipier du sergent-chef DEBEC (Red 2).
Après avoir survolé « Beachy Head » et traversé la Manche, ils franchissent la côte française à la hauteur du Tréport en grimpant à 8000 m d’altitude. La formation effectue plusieurs cercles au-dessus de Dieppe et Le Tréport avant de prendre la direction du nord vers Le Crotoy.
À 19h30, le « 340 Squadron » se trouve au sud de la baie de Somme, lorsqu’il est subitement attaqué par une dizaine d’avions « Focke-Wulf Fw190 » de la 26e escadre de chasse allemande : la JG26 (Jagdgeschwader n°26), surnommée « Schlageter », venant des terrains aux alentours de Saint-Omer.
En l’espace d’une poignée de minutes, les pilotes allemands abattent et endommagent plusieurs avions de la RAF. Au « 129 Squadron », l’avion du Sergeant STEWART, endommagé par les tirs d’un « Fw-190 », tombe en mer. Le pilote sera récupéré 20 mn plus tard par une vedette de l’ASRS.
Au « 222 Squadron », trois avions sont abattus, ce sont les Spitfire du Pilot Officer D.H. EVANS, du Sergeant Jan FLINTERMAN et du Lieutenant sud-africain Colin Ch.P. STEYN (†).
Au « 340 Squadron », le sous-lieutenant Roger BLITZ, blessé au visage et au bras au cours de l’attaque, réussit, à court de carburant, avec son avion endommagé, à revenir au terrain, où il se pose à 20h01. Accidenté au cours de l’atterrissage, il se retrouve grièvement blessé à la jambe.
Il est 20h12 lorsque le dernier Spitfire du « 340 » se pose sur le terrain de Westhampnett.
Un avion est manquant, c’est celui de Marc, qui a été aperçu pour la dernière fois durant la bataille, loin de son chef de section, piquant vers la mer. Un parachute a été repéré dans le secteur où a disparu l’avion de Marc WALLIER sans pour autant qu’on puisse affirmer qu’il s’agisse du sien.
Le même jour, à quelques kilomètres plus à l’ouest, son camarade âgé de 22 ans, le pilote FAFL Gaston DANIELO du « 118 Squadron », disparaît en mer, lui aussi abattu au-dessus de la Manche par la chasse allemande.
Sans nouvelles, l’aspirant Marc WAILLIER sera officiellement déclaré « porté disparu ».
Il était âgé de 24 ans et totalisait 16 missions de guerre.
Son corps n’a jamais été retrouvé.
Estimation du lieu de sa disparition à 15 km au nord-ouest de la baie de Somme.
Pour en savoir davantage sur le parcours de Marcel Waillier, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).