Paul de Forges
Paul Charles Marie de FORGES
Né le 28 juin 1912 à Nantes (44)
Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 35.346
« Disparaît en Russie » le 31 août 1943 au sud-est de Smolensk
Pilote au groupe de chasse GC3 « Normandie »
« Mort pour la France » à l’âge de 31 ans
LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION
Paul de FORGES, breveté pilote de tourisme en 1931, devance l’appel au service militaire. Affecté à Alger dans l’armée de l’Air en qualité de pilote au sein du 1er GAA (groupe d’aviation d’Afrique), il effectue durant deux années de nombreux vols en Algérie et au Maroc.
De retour à la vie civile, il entreprend plusieurs grands voyages en avion au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et au Sahara et participe à plusieurs raids aériens jusqu’à Madagascar et en Asie.
Mobilisé lorsque la France entre en guerre en septembre 1939, il est affecté en qualité de pilote au groupe de reconnaissance « GRI/33 » installé à Nancy.
Le 20 décembre 1939, lors d’une mission de reconnaissance au-dessus de l’Allemagne, Paul, aux commandes de son « Potez-637 », doit effectuer un atterrissage d’urgence après avoir subi les tirs d’un avion de chasse ennemi. Blessé, il est fait prisonnier avec son équipage et interné en Allemagne.
Il est libéré pour raison sanitaire en mars 1941. Après avoir eu connaissance de l’Appel du général de GAULLE, il décide de quitter la France. En décembre 1942, il franchit les Pyrénées et rejoint la Grande-Bretagne en traversant l’Espagne afin de rejoindre Gibraltar ou Lisbonne, au Portugal.
À son arrivée à Londres en janvier 1943, il s’engage dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres). Deux mois plus tard, il se porte volontaire pour aller combattre en Russie au sein du groupe de chasse GC3 « Normandie ».
Avec huit autres pilotes et un interprète, il rejoint le « Normandie » en juin 1943 sur le terrain de Khatenki, situé à 150 km au nord d’Orel et 200 km au sud-ouest de Moscou. À son arrivée, Paul prend le poste d’adjoint au commandant du GC3, le commandant Jean TULASNE. Il débute aussitôt son entraînement sur avion de chasse russe « Yakovlev Yak 1 ». Le « Normandie » est alors rattaché à la 303ème division aérienne de chasse du général ZAKHAROV.
Le 10 juillet 1943, l’Armée rouge lance l’opération « Koutouzov », marquant le début de la bataille d’Orel contre les divisions blindées de l’armée allemande. Cinq jours plus tard, Paul obtient sa première victoire aérienne, puis une seconde le lendemain et une troisième trois jours plus tard.
La bataille d’Ielnia débute le 27 août 1943. Les Russes ont organisé une attaque de grande envergure pour repousser les Allemands et reprendre l’initiative sur le front de l’Est. Quatre jours plus tard, Paul de FORGES participe aux missions de couverture au sol des troupes soviétiques. Il ne le sait pas… ce seront les dernières.
SA DERNIERE MISSION
Mardi 31 août 1943, 39 sorties vont être accomplies au cours de la journée.
Dans la matinée, Roland de LA POYPE et Léo BARBIER abattent chacun un bombardier « Stuka Ju87 », un troisième est abattu par Marcel LEFEVRE en collaboration avec Joseph RISSO, deux autres sont endommagés par Didier BÉGUIN et Jacques MATHIS. LEFEVRE abat un avion de chasse « Focke-Wulf Fw190 ».
Dans l’après-midi, le « GC3 Normandie » est désigné pour accompagner les avions russes dans une nouvelle mission de couverture des troupes soviétiques dans le secteur de lelnia. Paul de FORGES décolle aux commandes de son « Yak 9 ».
Arrivé au-dessus d’lelnia, à 75 kilomètres au sud-est de Smolensk, le « GC3 » rencontre l’aviation ennemie et engage le combat au-dessus de la voie ferrée Smolensk–Orel avec une centaine de bombardiers protégés par des avions de chasse.
Malgré un ennemi bien supérieur en nombre, un bombardier « Heinkel 111 » est abattu par Albert DURAND. Henry FOUCAUD et Gérald LÉON abattent chacun un avion de chasse « Focke-Wulf Fw190 », un troisième est abattu en collaboration par Joseph RISSO et Jacques MATHIS, un quatrième probable par Yves FAUROUX. À court de munitions, le combat cesse.
De retour au terrain, quatre avions du « GC3 » sont manquants. Il s’agit de celui de Paul de FORGES, d’Alexandre LAURENT, d’Yves FAUROUX et de Jean de SIBOUR.
On apprend dans la soirée que FAUROUX, blessé, a dû atterrir sur un aérodrome près de Viazma. Concernant Paul de FORGES, aucun des pilotes ayant participé à l’action n’a pu voir ce qu’il est devenu. Des opérations de recherches sont organisées pour tenter de retrouver la trace des pilotes. Le lendemain, Alexandre LAURENT est retrouvé. Les jours passent sans aucune nouvelle des deux autres pilotes.
Les recherches étant restées infructueuses, Jean de SIBOUR et Paul de FORGES sont déclarés « porté disparu ».
Le capitaine Paul de FORGES, crédité de 3 victoires aériennes, était âgé de 31 ans.
Son corps n’a toujours pas été retrouvé.
Lieu de sa disparition auprès du village de Bivalka, à 80km au sud-est de Smolensk.
Pour en savoir davantage sur le parcours de Paul de Forges, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).