Claude Héliès

Claude Héliès

Claude Héliès (DR).

Émile Claude HÉLIÈS
Né le 6 janvier 1921 à Levallois-Perret (92)

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.252
« Disparaît » le 31 octobre 1942 dans la région côtière de Calais

Pilote au groupe de chasse GC2 « Île de France »
« Mort pour la France » à l’âge de 21 ans

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Claude HÉLIÈS s’engage dans l’Armée de l’Air à 18 ans lorsque la France entre en guerre en septembre 1939. Affecté à la Base Aérienne 118 de Mont-de-Marsan, il est dirigé vers l’École élémentaire de pilotage n°25 de Perpignan en qualité d’élève-pilote. Claude poursuit sa formation en rejoignant un mois plus tard l’École auxiliaire de pilotage d’Agen, où il obtient en février 1940 son brevet de pilote militaire.

En mai 1940, il se trouve en stage de perfectionnement à l’École de chasse d’Avord près de Bourges lorsque face à l’avancée fulgurante des troupes allemandes, l’École doit se replier vers La Rochelle, puis vers le sud un mois plus tard.

Le 17 juin 1940, Claude est en repli au village de Saint-Martin-de-Hinx lorsqu’il prend connaissance du discours radiophonique du maréchal PÉTAIN annonçant avoir demandé à l’ennemi l’arrêt des hostilités. Refusant la défaite de l’armée française, il décide de quitter la France pour rejoindre l’Afrique du Nord afin de poursuivre la lutte.

Cargo Talberg à Bayonne (DR).

C’est à Bayonne, avec une quinzaine de camarades, qu’il va embarquer clandestinement avec la complicité de soldats tchèques sur le cargo suédois Talberg à destination du Maroc.

À leur arrivée à Casablanca, prenant connaissance de l’armistice franco-italien signé le 25 juin, ils ont conscience que le seul moyen de poursuivre le combat est de rejoindre la Grande-Bretagne, seul pays encore en guerre contre l’Allemagne. Au port, ils réussissent, grâce à la complicité de soldats polonais, à embarquer clandestinement sur un cargo à destination de Gibraltar, avant de rejoindre la Grande-Bretagne. Claude débarque à Greenock, en Écosse, le 18 juillet 1940. À Londres, il fait le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE et s’engage dans les Forces Aériennes Françaises Libres (FAFL).

Il va alors suivre le parcours des écoles de pilotage de la RAF (Royal Air Force) et obtenir son brevet de pilote de la RAF en juillet 1941. Il poursuit sa formation dans l’école de perfectionnement du « n° 52 OTU » (Opérational Training Unit) avant d’être affecté huit semaines plus tard en unité opérationnelle au « 79 Squadron » de la RAF.

Claude Héliès et son « Spitfire Mk.IX » (DR).

En janvier 1942, il est muté au « 247 Squadron », puis en juillet au « 234 Squadron », où il remporte sa première victoire aérienne, avant d’être affecté en septembre 1942 au « 340 Squadron », groupe de chasse CG2 « Île de France », comprenant uniquement des pilotes FAFL, sous les ordres du commandant Bernard DUPÉRIER.

Le « 340 » est installé sur la base RAF de Biggin-Hill située dans la banlieue sud-est de Londres.

Le 31 octobre 1942, Claude HÉLIES, six semaines après son arrivée, est désigné pour participer à une mission au-dessus des territoires occupés au nord de la France.

Il ne le sait pas… ce sera la dernière.

SA DERNIERE MISSION

Samedi 31 octobre 1942, le « 340 Free French Squadron Île de France » est désigné pour participer à une opération « RHUBARD » qui consiste à une mission de mitraillage à basse altitude visant des voies ferrées au nord de la France. La météo du jour n’est pas favorable.

« Spitfire IX » du 340 Squadron « Île de France » (DR).

Il est 11h25 lorsque quatre Spitfire du « 340 » décollent de la base RAF de Biggin-Hill, répartis en 2 sections conduites par le capitaine CHAUVIN (Red1) aux commandes de son Spitfire IX « GW-L ».

Le lieutenant Claude HÉLIÈS (Red2), son équipier, est aux commandes du Spitfire IX « GW-B ». Avec eux le lieutenant Jean FOURNIER (Blue1) est aux commandes du Spitfire IX « GW-O » à la tête de la « Blue section » et le sous-lieutenant Christian DEMAS (Blue2), son équipier, est aux commandes du Spitfire IX « GW-Y ».

Leurs objectifs sont les voies ferrées des lignes Calais / Dunkerque et Calais / St-Omer. Après avoir survolé Manston à la pointe sud-est de l’Angleterre, ils franchissent la Manche. À leur arrivée sur la côte française à 10km à l’est de Calais, les 2 sections se séparent.

Francis CHAUVIN et Claude HÉLIÈS, de la « Red section », virent sur la droite, prenant la direction de la ligne de chemin de fer reliant Calais à St Omer, et disparaissent dans la brume. La « Blue section », quant à elle, vire sur sa gauche en direction de Nieuport vers le nord. Longeant la ligne de chemin de fer, FOURNIER et DEMAS repèrent à la hauteur de Gravelines des wagons de marchandises qu’ils mitraillent. Par la suite, dans le secteur de Dunkerque, à environ 15km au sud-est, ils font l’objet d’intenses tirs de mitrailleuses.

Il est 12h55 lorsque FOURNIER et DEMAS sont de retour et se posent à Biggin-Hill. Restés sans nouvelle de la « Red section », ils sont de plus en plus inquiets au fur et à mesure que les heures passent. On présume que Francis et Claude ont été victimes des tirs de défense anti-aérienne.

Francis CHAUVIN et Claude HÉLIÈS seront finalement officiellement déclarés « porté disparu ».

On apprendra plus tard que Francis CHAUVIN a été fait prisonnier par les Allemands et envoyé en captivité en Allemagne. On ne connaîtra jamais le sort du lieutenant Claude HÉLIÈS. Il était âgé de 21 ans et totalisait plus de 90 missions de guerre.

Son corps n’a jamais été retrouvé.

Estimation du lieu de sa disparition dans le secteur côtier de Calais.

Pour en savoir davantage sur le parcours de Claude Héliès, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).

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