François de Labouchère

François de Labouchère

François de Labouchère (DR)

François Henri Edmond Joseph André de LABOUCHÈRE
Né le 18 septembre 1917 à Saint-Jean-le-Vieux (01)

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.593
« Disparaît dans la Manche » le 5 septembre 1942 au large de la baie de Somme

Pilote au groupe de chasse « GC2 Île de France »
Compagnon de la Libération
« Mort pour la France » à l’âge de 24 ans

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

François de LABOUCHÈRE, passionné d’aviation, est breveté pilote de tourisme à l’âge de 19 ans.

Il est étudiant en 2ème année de préparation au concours d’entrée à l’École de l’Air lorsque la France entre en guerre en septembre 1939. Mobilisé et incorporé dans l’armée de l’Air, il est envoyé en École de pilotage à St-Brieuc, puis à l’École auxiliaire de pilotage d’Agen, et enfin à Avord près de Bourges pour devenir pilote de chasse.

En mai 1940, face à l’avancée fulgurante des troupes allemandes au nord de la France, l’École doit se replier vers La Rochelle, puis vers le sud un mois plus tard.

Le 17 juin 1940, François est en repli au village de Saint-Martin-de-Hinx lorsqu’il prend connaissance du discours radiophonique du maréchal PÉTAIN annonçant avoir demandé à l’ennemi l’arrêt des hostilités. Refusant la défaite de l’armée française, il décide de quitter la France pour rejoindre l’Afrique du Nord afin de poursuivre la lutte.

C’est à Bayonne, avec une quinzaine de camarades, qu’il va embarquer avec la complicité de soldats tchèques sur un cargo à destination du Maroc.

Le rocher de Gibraltar (DR).

À leur arrivée à Casablanca, prenant connaissance de l’armistice franco-italien signé le 25 juin, ils ont conscience que le seul moyen de poursuivre le combat est de rejoindre la Grande-Bretagne, seul pays encore en guerre contre l’Allemagne. Au port, ils réussissent, grâce à la complicité de soldats polonais, à embarquer clandestinement sur un cargo à destination de Gibraltar, avant de rejoindre la Grande-Bretagne.

François débarque à Greenock, en Écosse, le 18 juillet 1940. À Londres, il fait le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE et s’engage dans les Forces Aériennes Françaises Libres (FAFL).

Grâce à ses qualités de pilote de chasse et sa connaissance de l’anglais, il est sélectionné avec une dizaine d’autres pour être envoyé dès le mois d’août 1940 en école de formation de la RAF (Royal Air Force). Affecté en unité opérationnelle dès le mois de septembre, il va faire partie de la douzaine de pilotes français qui vont participer à la bataille d’Angleterre. Il rejoint dans un premier temps le « 85 Squadron », puis en janvier 1941 le « 249 Squadron ». En mai, il est affecté au « 242 Squadron », où il obtient sa première victoire aérienne.

François devant le Spitfire sur lequel il a fait reproduire le chat offert par une amie (DR).

En septembre 1941, il fait un court passage au « 615 Squadron » où il se fait particulièrement remarquer pour ses faits d’armes avant d’être affecté au « 340 Squadron », groupe de chasse « CG2 Île de France » au mois de novembre lors de sa création sur la base RAF de Turnhouse, en Écosse.

Devenu opérationnel le « 340 Squadron Île de France », comprenant uniquement des pilotes FAFL, s’installe au sud de l’Angleterre en avril 1942, où il va pouvoir participer à des missions offensives au-dessus des territoires occupés.

Le 19 août 1942, le « 340 Squadron » participe à l’opération « Jubilee » du débarquement sur Dieppe. Durant cette journée, François, à la tête de sa section, va effectuer trois missions successives au cours desquelles il va remporter trois victoires aériennes.

Le 5 septembre 1942, il va participer à une importante opération de bombardement.

Il ne le sait pas… ce sera sa dernière mission.

SA DERNIERE MISSION

Samedi 5 septembre 1942, le « 340 Squadron » va participer à une importante opération de bombardement « Circus 214 » menée par 36 bombardiers qui auront pour objectif la destruction des installations ferroviaires de Rouen.

08h00, « Briefing ». Le « 340 » aura pour tâche d’effectuer une diversion afin d’attirer la chasse allemande dans le secteur d’Abbeville. Il sera accompagné du « 122 Squadron » formant ensemble la Wing de Hornchurch.

« Spitfire » en formation (DR).

Il est 9h30 lorsque douze Spitfire du « 340 » décollent de la base RAF de Hornchurch, conduits par le Squadron Leader Bernard DUPÉRIER. Les conditions météorologiques sont très bonnes.

François de LABOUCHÈRE est aux commandes du « Spitfire Mk.Vb (BL803) GW-L ». Il conduit la « Yellow section ». Avec lui, ses équipiers le sergent THIBAUD (Yellow 2), le sergent BOUGUEN (Yellow 3) et l’adjudant DUBOURGEL (Yellow 4).

La traversée de la Manche ne se passe pas comme prévu, les deux « Wing » qui devaient les rejoindre ne sont pas au rendez-vous. Malgré cela le « 340 » et le « 122 Squadron » commencent à sillonner comme prévu le secteur entre Cayeux-sur-mer et Le Tréport à une altitude de 7500 m. Les minutes passent sans qu’aucun avion ennemi ne soit aperçu.

Alors que la mission est sur le point de se terminer, le « 340 » est menacé par une cinquantaine de « Focke-Wulf Fw190 » appartenant à l’escadre de chasse de la JG26 (Jagdgeschwader n°26). En infériorité numérique, le Squadron Leader DUPÉRIER (Red 1) donne l’ordre de quitter les lieux et prendre aussitôt le chemin du retour.

François annonce qu’il va vers la droite avec sa section où il lui semble avoir distingué quelque chose.

C’est à cet instant que les cinquante « Fw190 » s’abattent sur eux. Il est environ 10h30 lorsque débute un violent combat aérien au-dessus de la Manche. DUPÉRIER avec les deux sections qui lui reste fonce à son secours. Le « 122 Squadron » est absent et le « 340 » se retrouve seul.

« Messerschmitt » contre « Spitfire » (DR).

Le sous-lieutenant BOUDIER (Blue 3) réussit à abattre deux « Fw190 » dans le secteur de Cayeux-sur-mer.

Cependant les évènements prennent une tournure dramatique. Bernard THIBAUD (Yellow 2) ne pouvant résister aux tirs de ses assaillants, tombe près de Mers-les-Bains. On aperçoit Victor DUBOURGEL (Yellow 4) en difficulté pris à partie par les tirs de « Fw190 », être abattu et tomber en mer. Raymond TACONET (Blue 2), en tentant de porter assistance à des camarades d’une autre section, se retrouvant isolé, est lui aussi abattu. François (Yellow 1) poursuivit par des « Fw190 » est abattu au-dessus de la mer.

Le « 122 Squadron » arrive enfin et entre dans la bataille, en changeant l’équilibre des forces, les « Fw190 » disparaissent.

De retour en Angleterre, il est 11h15 lorsque se posent à Hornchurch les huit « Spitfire » restants du groupe « Île de France ».

Bernard THIBAUD, Victor DUBOURGEL, Raymond TACONET et François de LABOUCHÈRE seront officiellement déclarés « porté disparu ».

Cette mission restera la plus meurtrière de toutes celles que connaîtra le groupe de chasse « Île de France ».

Le capitaine François de LABOUCHÈRE était âgé de 24 ans. Il totalisait 385 heures de vol dans la RAF, dont 270 en opérations et plus de 90 missions offensives. Il était crédité de 4 victoires aériennes, 27 bateaux endommagés, dont six incendiés.

Son corps n’a jamais été retrouvé.

Estimation du lieu de sa disparition au large de la baie de Somme.

Pour en savoir davantage sur le parcours de François de Labouchère, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).

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