Noël Castelain
Noël Xavier Michel CASTELAIN
né le 30 octobre 1917 à Niort (79)
Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.033
« Disparaît en Russie » le 16 juillet 1943 dans le secteur d’Orel
Pilote au groupe de chasse « GC3 Normandie »
Compagnon de la Libération
« Mort pour la France » à l’âge de 25 ans
LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION
Noël CASTELAIN, après avoir suivi ses études d’ingénieur aux Arts et Métiers, s’engage en 1937 dans l’Armée de l’Air.
Lorsque la France entre en guerre en septembre 1939, il est élève-pilote à l’École de pilotage auxiliaire de Bourges. Il obtient son breveté pilote en décembre, et trois mois plus tard sa qualification de pilote de chasse à l’École de pilotage d’Avord.
Devant l’avancée fulgurante des troupes allemandes au nord de la France, l’École de pilotage d’Avord doit se replier en mai 1940 vers la Rochelle, puis vers le sud un mois plus tard.
Le 17 juin 1940, Noël CASTELAIN se trouve au village de Saint-Martin-de-Hinx lorsqu’il prend connaissance du discours radiophonique prononcé par le maréchal PÉTAIN annonçant avoir demandé à l’ennemi l’arrêt des hostilités.
Noël refuse la défaite de l’armée française et décide de quitter la France pour rejoindre l’Angleterre afin de continuer la lutte. C’est Saint-Jean-de-Luz qu’il va embarquer avec la complicité de soldats polonais sur un paquebot à destination de la Grande-Bretagne.
A son arrivée à Londres, il fait le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE en s’engage dans les Forces Aériennes Françaises Libres (FAFL). Il est envoyé en école de perfectionnement de la Royal Air Force (RAF). Volontaire pour faire partie de l’expédition de Dakar, Noël CASTELAIN se retrouve au Cameroun en octobre 1940.
Il doit ensuite rejoindre en Egypte l’EFC1 (escadrille française de chasse n°1) afin de participer auprès des Anglais aux combats contre les troupes italo-germaniques dans le désert libyen. Cette escadrille, équipée d’avion « Hurricane Mk I », est intégrée au « 73 Squadron » de la RAF.
Un mois après son affectation, au cours d’une mission offensive, Noël CASTELAIN est victime d’un grave accident. À sa sortie de deux mois d’hospitalisation, il est affecté en Syrie, pendant sa période de rééducation, à Damas au LAM (Lignes Aériennes Militaires).
En juin 1942, Noël CASTELAIN reprend sa place en qualité de pilote de chasse pour aller combattre en Libye. Il est affecté à l’escadrille « Mulhouse » du tout nouveau groupe de chasse baptisé « Alsace » qui prend le code « GC n°1 » ou « GC1 ».
Il se porte volontaire parmi les tout premiers pour partir combattre en Russie au sein de la toute nouvelle escadrille de chasse qui vient d’être créée et baptisée « GC3 Normandie ». Fin novembre 1942, l’aspirant Noël CASTELAIN arrive en Russie, avec treize de ses camarades pilotes, sur le terrain d’aviation d’Ivanovo, situé à 250 km au nord-est de Moscou.
Malgré des dures conditions climatiques de la période hivernale, les entrainements débutent aussitôt sur avion de chasse russe « Yak ». Trois mois plus tard, Noël CASTELAIN participe aux premières missions offensives et accumule les victoires aériennes.
A partir du 10 juillet 1943 débute la « bataille de l’Orel ». Les Allemands tentent depuis le 5 juillet de reprendre l’offensive après la défaite de la bataille de Stalingrad. De nombreux bataillons russes ainsi que plusieurs milliers de chars et d’avions sont lancées dans la contre-offensive. Ainsi débute la plus grande bataille de chars de la Seconde Guerre mondiale. Dès lors, on demande aux pilotes français de participer à la couverture aérienne des troupes au sol engagées sur le front.
Le « GC3 Normandie » est désormais installé sur le terrain de Khationki situé à 250kms au sud-ouest de Moscou. Il est en soutien au 18e régiment d’avions de chasse soviétique commandé par un as de l’aviation russe, le colonel Anatoli GOLOUBOV.
Le 16 juillet 1943, Noël CASTELAIN va effectuer sa 129e mission de guerre en participant à une opération de couverture aérienne des troupes soviétiques au sol.
Il ne le sait pas… ce sera la dernière.
SA DERNIERE MISSION
Vendredi 16 juillet 1943, pour la seconde mission de la journée, le « GC3 Normandie » doit participer à une mission de couverture des troupes terrestres. Noël CASTELAIN en fait partie.
Il est 14h00 lorsque huit avions « Yak 3 » du « GC Normandie » décollent du terrain de Mozalsk.
Arrivés sur zone quinze avions ennemis sont aperçus dans le secteur de Krasnikovo. Ce sont des bombardiers en piqué « Junker Ju87 » spécialisés dans l’attaque des chars.
Albert LITTOLFF, Noël CASTELAIN, Gérald LÉON sont les premiers à attaquer, suivis par Pierre POUYADE et Adrien BERNAVON. POUYADE réussi à descendre un « Ju87 » au cours de son attaque.
L’escorte des bombardiers intervient aussitôt et contre-attaque. LITTOLFF et CASTELAIN se retrouvent pris à partie par trois avions de chasse « Focke-Wulf Fw190 ».
Quant à LÉON, il est pourchassé par trois autres « Fw190 » mais réussit au cours du combat à abattre deux avions ennemis. De son côté, Jean TULASNE réussi à abattre un « Fw190 ».
Alors qu’il se retrouve isolé, Paul de FORGES est pris à partie par deux « Fw190 ». Il réussit néanmoins à échapper à ses assaillants et en endommage un.
À l’issue du combat, de retour à leur base, cinq YAK viennent se poser. Trois avions sont manquants, il s’agit de ceux de BERNAVON, de LITTOLFF, et de CASTELAIN.
Les recherches entreprises le lendemain ne permettront pas de retrouver les épaves, ni de connaitre le sort des pilotes. Adrien BERNAVON âgé de 30 ans, Albert LITTOLFF âgé de 31 ans, et Noël CASTELAIN seront déclarés « porté disparu ».
Le sous-lieutenant Noël CASTELAIN était âgé de 25 ans. Il totalisait plus de 1100h de vol et 129 missions de guerre. Il était crédité de 7 victoires aériennes homologuées.
Son corps ne sera jamais retrouvé.
Estimation du lieu de la disparition à 50 km au nord de la ville d’Orel.
Pour en savoir davantage sur le parcours de Noël CASTELAIN, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF.