Adrien Bernavon

Adrien Bernavon

Adrien Bernavon (DR).

Adrien Félix BERNAVON
né le 11 décembre 1912 à Lyon (69)

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 40.706
« Disparaît en Russie » le 16 juillet 1943 dans le secteur d’Orel

Pilote au groupe de chasse « GC3 Normandie »
Compagnon de la Libération
« Mort pour la France » à l’âge de 30 ans

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Adrien BERNAVON, passionné d’aviation, obtient à 18 ans son brevet de pilote de tourisme. Engagé dans l’Armée de l’Air, breveté pilote de chasse, il est promu au grade de sergent-chef en 1938.

Lorsque la France entre en guerre en septembre 1939, Adrien est affecté au groupe de chasse GC II/2. Durant la campagne de France, il va combattre dans la Meuse, le Nord, la Basse-Seine, la Champagne et la Touraine.

Après la signature de l’armistice avec l’Allemagne en juin 1940, Adrien BERNAVON ne supportant pas la France occupée se porte volontaire rejoindre les colonies françaises en Indochine. Arrivé à Saïgon en janvier 1941, il va prendre une part active dans les combats contre les Japonais.

Durant l’été 1942, ne supportant plus d’être aux ordres du gouvernement de Vichy, il est convaincu que son devoir est de répondre à l’Appel du général de GAULLE. Il s’associe au projet de désertion de Pierre POUYADE, son capitaine.

N’ayant pas pu partir ensemble, Adrien trouve le moyen de rejoindre la Chine. Après bien des péripéties, il atteint l’Egypte en passant par l’Inde. En février 1943, il arrive au Liban à Beyrouth, là il s’engage dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres).

Dès qu’il prend connaissance de la création du groupe de chasse n°3 baptisé « GC3 Normandie », Adrien BERNAVON se porte volontaire pour le rejoindre en Russie.

« Yak », avion de chasse russe (DR).

En mai 1943, il est envoyé en Russie et rejoint le « GC3 » à Mozalsk, situé à 200 km au sud-ouest de Moscou. Aussitôt, Adrien débute son entraînement sur les avions de chasse russes Yak.

Le mois suivant, le « GC3 Normandie » s’installe sur le terrain de Khationki situé à 250kms au sud-ouest de Moscou. Il est en soutien au 18e régiment d’avions de chasse soviétique commandé par un as de l’aviation russe, le colonel Anatoli GOLOUBOV.

A partir du 10 juillet 1943 débute la « bataille de l’Orel ». Les Allemands tentent depuis le 5 juillet de reprendre l’offensive après la défaite de la bataille de Stalingrad. De nombreux bataillons russes ainsi que plusieurs milliers de chars et d’avions sont lancées dans la contre-offensive. Ainsi débute la plus grande bataille de blindés de la Seconde Guerre mondiale. Dès lors, on demande aux pilotes français de participer à la couverture aérienne des troupes au sol engagées sur le front.

Le 16 juillet 1943, Adrien BERNAVON va effectuer sa 18e mission de guerre depuis son arrivée en participant à une opération de couverture aérienne des troupes soviétiques au sol.

Il ne le sait pas… ce sera la dernière.

SA DERNIERE MISSION

Vendredi 16 juillet 1943, pour la seconde mission de la journée, le « GC3 Normandie » doit participer à une mission de couverture des troupes terrestres. Adrien BERNAVON en fait partie.

« YAK » du groupe de chasse « Normandie » (DR).

Il est 14h00 lorsque huit avions « Yak 3 » du « GC Normandie » décollent du terrain de Mozalsk.

Arrivés sur zone quinze avions ennemis sont aperçus dans le secteur de Krasnikovo. Ce sont des bombardiers en piqué « Junker Ju87 » spécialisés dans l’attaque des chars.

Albert LITTOLFF, Noël CASTELAIN, Gérald LEON sont les premiers à attaquer, suivis par Pierre POUYADE et Adrien BERNAVON. POUYADE réussi à descendre un « Ju87 » au cours de son attaque.

L’escorte des bombardiers intervient aussitôt et contre-attaque. LITTOLFF et CASTELAIN se retrouvent pris à partie par trois avions de chasse « Focke-Wulf Fw190 ».

Quant à LEON, il est pourchassé par trois autres « Fw190 » mais réussit au cours du combat à abattre deux avions ennemis. De son côté, Jean TULASNE réussit à abattre un « Fw190 ».

Alors qu’il se retrouve isolé, Paul de FORGES est pris à partie par deux « Fw190 ». Il réussit néanmoins à échapper à ses assaillants et en endommage un.

À l’issue du combat, de retour à leur base, cinq Yak viennent se poser. Trois avions sont manquants, il s’agit de ceux de BERNAVON, de LITTOLFF, et de CASTELAIN.

Les recherches entreprises le lendemain ne permettront pas de retrouver les épaves, ni de connaître le sort des pilotes. Noël CASTELAIN âgé de 25 ans, Albert LITTOLFF âgé de 31 ans, et Adrien BERNAVON seront déclarés « porté disparu ».

Le sous-lieutenant Adrien BERNAVON était âgé de 30 ans. Il totalisait 1585 h de vol et 76 missions de guerre. Il était crédité de 4 victoires aériennes officielles, plus 2 probables et 3 non homologuées.

Son corps ne sera jamais retrouvé.

Estimation du lieu de la disparition à 50 km au nord de la ville d’Orel.

Pour en savoir davantage sur le parcours d’Adrien Bernavon, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).

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