Didier Poulain
Didier André Frédéric POULAIN
né le 23 août 1894 à Mirebeau-en-Poitou (Vienne)
Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.777
« Disparaît dans l’océan Atlantique Nord » le 30 octobre 1942 au large des côtes marocaines
Officier de l’état-major des FAFL à Londres
« Mort pour la France » à l’âge de 48 ans
LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION
Didier POULAIN, engagé volontaire à 18 ans en 1913, participe activement aux combats de la 1ère guerre mondiale. En 1918, devenu officier avec le grade de sous-lieutenant, il est versé dans l’aviation où il obtient son brevet de pilote. En 1924, il quitte l’armée à sa demande. De retour à la vie civile il exerce le métier de journaliste pour la presse écrite.
Lorsque la France entre en guerre en 1939, le capitaine POULAIN est mobilisé et affecté au poste d’adjoint au colonel commandant le 5e Bureau de l’état-major Air à Paris.
Démobilisé après la signature de l’Armistice du 22 juin 1940 signifiant l’arrêt des combats, Didier POULAIN retourne à la vie civile et s’installe à Paris occupé par l’ennemi.
L’année suivante, ne supportant plus la présence de l’occupant, il décide à la mi-juin de quitter la France rejoindre l’Angleterre pour répondre à l’Appel du général DE GAULLE. Grâce à sa carte de journaliste il obtient des facilités pour franchir la ligne de démarcation, atteindre Marseille, embarquer pour l’Algérie puis atteindre Tanger au Maroc. Le 22 juillet 1940, il embarque à destination du Portugal.
A son arrivée à Lisbonne il se présente au consulat britannique. Dix jours plus tard, il est à Londres, où il signe son engagement dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres).
En octobre 1941, le commandant Didier POULAIN reçoit un ordre de mission pour rejoindre l’état-major de Brazzaville au Congo, afin de se mettre à la disposition du lieutenant-colonel CARRETIER, commandant les FAFL en AFL (Afrique Française Libre).
Durant les douze mois qui vont suivre, le commandant Didier POULAIN rencontre des problèmes de mésententes, avec des membres des FAFL, qui l’amènent à envisager de se mettre au service d’un état-major britannique ou américain. Le colonel CARRETIER finit par l’en dissuader et obtient du général VALIN, commandant les FAFL, sa mutation pour l’état-major à Londres. Mutation qu’il accepte.
Le 7 octobre 1942, Didier POULAIN reçoit son ordre de mission pour rejoindre l’Angleterre. Il quitte Brazzaville à destination de Freetown en Sierra Leone. Le 16 octobre il embarque à bord du paquebot transporteur de troupes Président Doumer.
Le commandement du navire est le capitaine de corvette Jean-Paul MANTELET. À bord, les 94 membres de l’équipage sont tous des Français Libres des FNFL (Forces Navales Françaises Libres). Parmi les passagers, il y a 345 soldats français, anglais et hindous.
Le Président Doumer va intégrer le prochain convoi à destination de la Grande-Bretagne.
Didier POULAIN ne le sait pas… ce sera son dernier voyage.
SA DISPARITION
Le 17 octobre 1942, le paquebot quitte la rade de Freetown et rejoint le convoi codé « SL-125 » à destination de l’Angleterre. Il est composé de 37 navires de la marine marchande, dont 2 paquebots transporteurs de troupes, escortés par 5 navires de la Royal-Navy. Le Président Doumer prend sa place dans le convoi à la deuxième position dans la quatrième colonne.
Le convoi a mis le cap au nord-ouest pour contourner l’Afrique du Nord et s’étire désormais sur plusieurs kilomètres. Il est dirigé par le navire amiral Nagmore sous le commandement du Commodore Cecil REYNE. C’est un navire plutôt lent qui se déplace à une vitesse de 7 nœuds, soit 13km/h, et qui oblige tous les autres navires à le suivre.
Le 25 octobre, le convoi poursuit sa route, il ne sait pas à ce moment qu’il vient d’être repéré par un sous-marin U-boot allemand. Il s’agit du U-203 qui donne l’alerte aux autres sous-marins du secteur pour venir traquer leurs nouvelles proies. Ce sont cinq sous-marins, puis huit, qui se positionner sur la route du convoi.
Le 27 octobre, la première victime de l’attaque des sous-marins est un navire pétrolier escorteur qui reçoit une torpille et coule. La nuit suivante c’est au tour du cargo Pacific Star d’être attaqué et de couler.
Deux jours plus tard, c’est au tour du vaisseau amiral Nagmore d’être torpillé et coulé, suivit du cargo Hopecastle.
Samedi 30 octobre, le convoi se trouve au large des Açores au sud de l’ile de Madère. L’attaque des sous-marins se porte cette fois-ci sur le cargo Tasmania qui est torpillé et coule.
Dans la journée, le Président Doumer, lui aussi, est victime de leur attaque, il vient de recevoir deux torpilles du sous-marin U-604 qui éventrent la salle des machines. Le navire ne tarde pas à se coucher sur le flanc, puis commence à couler par l‘arrière.
Le capitaine de corvette Jean-Paul MANTELET, commandant le navire, procède au mieux à l’évacuation des passagers avant de prendre place à son poste et sombre avec lui dans la plus belle tradition de la marine.
Déroutés sur le lieu du naufrage, le cargo norvégien Alaska réussit à recueillir 56 rescapés et la corvette HMS Cowslip, 29 autres. Mais le compte n’y est pas, on dénombre 260 disparus, malheureusement Didier POULAIN en fait partie.
Le commandant Didier POULAIN sera déclaré « porté disparu » présumé mort en date du 30/10/42.
Son corps ne sera jamais retrouvé.
Estimation de la position du naufrage en océan Atlantique Nord au large des côtes marocaines.
Latitude 35°08 Sud – Longitude 16°44 West.
Pour en savoir davantage sur le parcours de Didier Poulain, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF.