Roger Malbranque

Roger Malbranque

Roger Malbranque (DR).

Roger Albert MALBRANQUE
né le 14/09/1914 à Armentières (59)

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.146
« Disparaît en océan Atlantique sud » le 4 novembre 1943 au large du Congo

Pilote au groupe de défense côtière Artois
« Mort pour la France » à l’âge de 29 ans
Il totalisait 521h de vol dont 127h de vol de guerre en 30 missions

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Roger MALBRANQUE est détenteur d’un diplôme de radiotélégraphiste lorsqu’il doit aller effectuer son service militaire. Affecté au bataillon 107 à la base aérienne de Villacoublay, il suit la formation et obtient la qualification de mécanicien-avion en 1936.

De retour dans la vie civile, il exerce la fonction de chef de service dans une usine de textile lorsque la France entre en guerre. Mobilisé, il est affecté sur la base aérienne de Tours où il suit les cours préparatoires au Peloton des Élèves Officiers de Réserve. En mai 1940, il est dirigé vers l’École de l’Air sur la base aérienne de Bordeaux-Mérignac pour suivre la formation d’observateur.

Le 17 juin 1940, lorsque le maréchal PETAIN annonce à la radio qu’il va demander à l’ennemi les accords d’un armistice, Roger MALBRANQUE refusant de déposer les armes décide de quitter la France pour continuer le combat. Il s’associe à un groupe de camarades pour embarquer à bord d’un avion anglais devant rejoindre l’Angleterre le jour même.

A Londres, il fait le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE en s’engageant dans les Forces Françaises Libres et demande à servir dans l’aviation. Il va suivre ensuite le long cycle de formation de la RAF (Royal Air Force) pour devenir pilote. Brevet qu’il obtient en août 1941, puis commence ensuite une formation d’observateur aérien.

En janvier 1942, le lieutenant MALBRANQUE, volontaire pour une affectation au Moyen-Orient quitte l’Angleterre pour rejoindre Le Caire en Égypte puis Damas en Syrie. A son arrivée il est incorporé dans un premier temps au GB1 (groupe de bombardement n°1) baptisé Lorraine. Il effectue des vols d’entraînement en qualité de pilote tout en suivant les cours pour être breveté navigateur.

En décembre 1942, il est affecté à l’escadrille de surveillance de Damas. Huit mois plus tard, volontaire pour une affectation en AEF (Afrique Équatoriale Française), Roger doit quitter la Syrie pour rejoindre la base aérienne de Pointe-Noire au Congo, muté à l’escadrille Arras du groupe de défense côtière Artois (GB1/16).

Avro-Anson Mk I (DR).

Le groupe Artois est équipé d’avions « Avro-Anson Mk I ». Roger va participer, en qualité de pilote et de navigateur, à de nombreuses missions de protection de convois maritimes dans le golfe de Guinée contre les sous-marins allemands qui sillonnent le secteur.

En octobre 1943, l’escadrille Arras, jusque-là équipée de bombes peu efficaces pour d’attaques de sous-marins, doit adapter sur ses avions une nouvelle arme désignée « Depht-Charge ». Ce sont des grenades sous-marines fournies par la RAF (Royal Air Force) en remplacement les bombes utilisées habituellement.

L’escadrille ARRAS va devoir procéder au premier essai. Le capitaine Camille DARIDAN, commandant l’escadrille va organiser un vol d’entraînement et désigne les membres de l’équipage qui procéderont à cet exercice :
– Lieutenant Roger MALBRANQUE 1er pilote,
– Sous-lieutenant Robert FARRUGIA 2nd pilote,
– Sous-lieutenant Jean-Louis REYNAUD navigateur,
– Aspirant Jack PRIEUR bombardier,
– Sergent-chef Jean-Jacques ROLLAND, radio-télégraphiste,
– Sergent Jean-Marie GASTON mécanicien-mitrailleur.

Sont désignés comme observateurs, pour juger des conclusions pratiques de l’exercice, les capitaines DARIDAN et PROCHAZKA, les lieutenants MANUEL et CHALUT et les sergents-chefs GUIFFANT et VERDON. Le sergent armurier Roger PARIZOT et le sous-lieutenant REYNAUD procéderont à la mise en place sur l’avion les « Depth-Charge » prévues pour l’exercice.

Le 4 novembre 1943, est le jour choisi pour procéder à cet exercice.

Roger MALBRANQUE ne le sait pas… ce sera son dernier vol.

SA DERNIERE MISSION

Jeudi 4 novembre 1943, il est 14h30 lorsque, le sous-lieutenant REYNAUD procède à un briefing, à la demande du capitaine DARIDAN, dans la salle de renseignements pour un exposé minutieux, clair et complet, sur les pratiques d’attaques d’un sous-marin avec des grenades sous-marines, ainsi que les consignes de sécurité spécifiques à l’usage de la « Depth-Charge ».

« Avro-Anson EG359 » de l’escadrille Arras. Au premier plan un tirailleur portant sur son épaule l’appareil photo qui équipe l’avion (DR).

A 15h00, le briefing terminé, l’équipe des observateurs prend la route pour rejoindre l’endroit prévu près du village de Djéno sur la côte à environ 25 kms vers le sud. Le lieutenant Roger MALBRANQUE monte à bord de « l’Avro Anson EG359 » et prend sa place de 1er pilote pour effectuer la mission d’essai des nouvelles grenades sous-marines.

L’équipage au complet, il est 15h30, lorsque l’avion s’apprête à décoller du terrain de Pointe-Noire et se diriger ensuite vers le sud à l’endroit fixé pour l’exercice le long de la côte dans le secteur du village de Djéno.

Au premier passage, comme convenu un signal est envoyé de la plage par le capitaine DARIDAN pour indiquer que la zone en mer est dégagée. Le pilote effectue sa manœuvre comme prévu et place l’avion longeant la côte à 220 m du rivage et 40 m d’altitude environ.

Il est 15h50 lorsque le largage de la première « Depht-Charge » est réalisé à l’endroit prévu. Du rivage, les observateurs aperçoivent le largage de la bombe.

Malheureusement, alors que celle-ci aurait dû pénétrer dans l’eau et exploser en profondeur après six secondes, elle explose prématurément dès l’entrée en contact avec la mer. La forte explosion provoque une immense gerbe de flamme rouge et de fumée noire de plus de 200m de haut, ainsi qu’une importante onde de choc. L’avion est immédiatement aperçu plongeant à la verticale, se disloquer à l’impact, et disparaitre englouti par les flots en l’espace de quelques secondes.

Pendant que le capitaine DARIDAN et le lieutenant MANUEL s’empressent de retourner à la base alerter les secours, deux pirogues conduites pas des indigènes sont mises à la mer.

Contrairement à tout espoir, un homme à la mer est aperçu miraculeusement accroché à un morceau d’épave de l’avion, c’est le sergent-chef ROLLAND. Secouru à demi inconscient, blessé au visage et à la jambe gauche, il est emmené en ambulance à l‘hôpital accompagné du docteur RAYNAUD, médecin de la Marine.

Une vedette la Marine est dépêchée sur les lieux. Le lieutenant CHALU poursuit les recherches jusqu’à 22h00. Durant la nuit un groupe de sous-officiers accompagnés d’indigènes continuaient les recherches.

Au matin à 8h00 seuls quelques débris de l’avion sont ramassés échoués sur la côte, sans aucune trace du reste de l’équipage.

Roger MALBRANQUE 29 ans, Jack PRIEUR 26 ans, Robert FARRUGIA 31 ans, Jean-Louis REYNAUD 30 ans et Jean-Marie GASTON 33 ans, sont déclarés « portés disparus ».

Le lieu de la disparition est situé à 200m du rivage devant le village de Djéno au Congo.

Pour en savoir davantage sur le parcours de Roger Malbranque, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF.

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