La bataille de Normandie (août 1944)
La 2e DB débarque en Normandie le 1er août, sur la plage d’Utah Beach, chargée d’une double mission : combattre aux côtés des Américains et sous les ordres de Patton ; marcher sur Paris afin que, selon la volonté de De Gaulle, une grande unité française participe à la libération de la capitale. Elle est immédiatement engagée dans la bataille : le 9 août, elle rejoint Le Mans, puis est engagée dans un combat décisif en direction d’Alençon, puis d’Argentan, contre la 9e division blindée allemande (Panzerdivision) remontée de Nîmes. Leclerc surprend les Allemands par sa rapidité : il les bouscule et les contraint à la retraite. Les Alliés tenaient les voies de communication, tandis que deux Panzers étaient retranchés dans la forêt d’Ecouves ; deux jours durant, patrouilles et colonnes de la 2e DB traquent l’ennemi, le débusquent, l’affolent, puis l’écrasent.
Mais Leclerc agace aussi les Américains, à qui il reproche leur inertie. Il confie : « Le problème, pour moi, n’est pas de lancer mes hommes en avant, mais de les modérer ! » Les pertes à l’issue des premiers combats de la division sont en effet très élevées : plus de 200 morts et disparus, plus de 600 blessés. Dès le 15 août, Leclerc fait savoir à Patton qu’il souhaite marcher sur Paris, d’où parviennent des bruits de soulèvement (le même jour, les troupes alliées débarquent en Provence) ; il n’admet pas que les Alliés avancent sans lui vers la capitale et il a la fâcheuse impression qu’on veut l’empêcher d’y jouer le rôle que de Gaulle lui a fixé.