11 septembre 1942

Après la conquête de la Norvège par les Allemands (avril 1940), les fjords étaient devenus des bases de ravitaillement et de départ pour les bâtiments ennemis participant à la guerre de course contre le trafic commercial allié dans l’Atlantique. Après l’entrée en guerre de l’URSS aux côtés des Alliés (juin 1941), la route de l’Arctique, devenue essentielle pour le soutien logistique des Soviétiques, fut menacée par l’ensemble des forces allemandes basées en Norvège. D’octobre 1941 à mai 1944, le sous-marin Junon participera à la protection des convois de Mourmansk et aux opérations d’interception des cuirassés allemands de poche basés dans les fjords.

Le 11 septembre 1942, le sous-marin Junon quitte les Shetlands, base avancée des sous-marins alliés opérant dans le Grand Nord, pour la Norvège. Naviguant le long de côtes déchiquetées, au milieu d’un chapelet d’îlots, au risque d’un échouage fatal, il a pour mission de débarquer un commando de 14 hommes avec leurs explosifs chargés de détruire une usine d’aluminium dans le Glom fjord, susceptible de fabriquer de l’eau lourde, composant essentiel pour la fabrication d’une bombe atomique. La Junon arrive à une centaine de mètres de l’objectif fixé, après avoir parcouru 180 km en plongée. Le commando embarque, avec son équipement, à bord d’un radeau gonflé dans la nuit ; quelques heures plus tard, l’usine sera totalement détruite. Mission parfaitement réussie.

En octobre 1942, la Junon coulera deux bâtiments ennemis devant les côtes de Norvège et Churchill félicitera de Gaulle pour cet exploit*. De mai à août 1944, elle accomplira plusieurs missions spéciales en mer du Nord et en Méditerranée avant d’être désarmée.

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* Au même moment, la 1re DFL prenait une part importante à l’offensive britannique à El Alamein. Ces deux contributions des Forces françaises libres à l’effort de guerre allié eurent d’importantes répercussions sur la crédibilité de la France Libre dans le camp allié.