Savoureuse mystification
Le document
Le poème ci-dessous est un texte anonyme distribué sous forme de tracts par la résistance intérieure.
Il s’inspire d’un poème royaliste et anti-bonapartiste publié dans la Gazette anecdotique, littéraire, artistique et bibliographique (1876-1903) dans son tome 2, numéro 19, le 15 octobre 1879, p. 201-203 :
Vive à jamais l’empereur des Français,
La famille royale est indigne de vivre :
Oublions désormais la race des Capets,
La race impériale est seule à lui survivre !
Soyons donc le soutien de ce Napoléon,
Du comte de Chambord chassons l’âme hypocrite.
C’est à lui qu’appartient cette punition,
La raison du plus fort a son juste mérite.
Transmis à Londres avec une mention inexacte – Paris-Soir aurait eu la naïveté de le faire paraître dans son édition parisienne, sous contrôle allemand –, il est repris dans la presse alliée. The Times, en Angleterre, le publie le 25 avril 1941 sous le titre « Paris-Soir qui nazi pense ». Aux États-Unis, Justin O’Brien le fait paraître dans The Nation le 10 mai 1941, p. 587, dans un article intitulé « A Poem from France ».
Il finit par atteindre Brazzaville (Moyen-Congo), en Afrique équatoriale française, territoire sous l’autorité de la France Libre depuis la fin d’août 1940, où le journal France d’abord le publie, en page 4 de son numéro 9, le samedi 31 mai 1941, dans un article intitulé « Savoureuse mystification ».
Coll. Fondation de la France Libre