Décès de Roland de La Poype
Né le 28 juillet 1920 aux Pradeaux (Puy-de-Dôme), le comte Roland Paulze d’Ivoy de La Poype est le fils d’un ingénieur agronome, colonel de réserve tué à l’ennemi en mai 1940.
Le 5 décembre 1939, le jeune étudiant, qui se passionne pour l’aviation depuis ses études chez les Jésuites au Mans, s’engage pour la durée de la guerre au bataillon de l’air 131, installé dans la Sarthe. Élève pilote à l’École élémentaire de pilotage d’Angers, il obtient son brevet et le grade de caporal en février 1940.
Passé à l’École principale d’aviation d’Étampes en mars, il décide de passer en Angleterre, après avoir entendu l’Appel du 18 juin, et embarque avec les troupes polonaises sur l’Ettrick à Saint-Jean-de-Luz le 24 juin.
Débarqué à Plymouth, il s’engage dans les Forces aériennes françaises libres. Promu sergent le 1er août 1940, il sert en qualité de mitrailleur du groupe réservé de bombardement n° 1 (GRB 1) lors de l’expédition de Dakar et de la campagne du Gabon.
De retour en Grande-Bretagne en novembre, il s’entraîne dans les écoles de pilotage de la Royal Air Force à Odiham en février 1941, Sywell en avril et Ternhill en juillet, avant de suivre les cours de l’Operationnal Training Unit de Llandow (Pays-de-Galles), en octobre.
Affecté en février 1942 au No 602 Squadron « City of Glasgow » au sud de Londres, il effectue une soixantaine de missions d’escorte de bombardiers pendant six mois, comme adjoint du Squadron Leader Paddy Finucane. Promu aspirant en mars, il endommage un Messerschmitt 109 le 13 avril et en abat un autre le 22 août.
Après la mort de Paddy Finucane, abattu le 15 juillet 1942, il se porte volontaire pour rejoindre le groupe de chasse n° 3 « Normandie », qui doit se constituer au Levant avant de rejoindre le front russe.
Après un périple par l’Afrique noire, l’Égypte et Téhéran, il arrive à Astrakan, fin novembre, avec le premier contingent du groupe. Volant sur un Yak avec le grade de sous-lieutenant, il est pilote chef de patrouille, avant de prendre le commandement en second de la 1re escadrille du groupe en octobre 1943 et d’être promu lieutenant en décembre. Engagé dans les batailles d’Orel de Briansk, d’Ielna, de Smolensk, de Vitebsk, d’Orcha, de Borissov, et Minsk et du Niemen, il abat 15 appareils ennemis, et même deux dans une seule journée le 14 et le 16 octobre.
Après une permission en France, au début de 1945, celui qui a été fait « héros de l’Union soviétique » avec son camarade Marcel Albert, reçoit le commandement de la 1re escadrille et le grade de capitaine.
Lors de la Victoire, après un bref séjour à Moscou, avec les autres survivants du régiment, il rentre en France, arrivant au Bourget le 20 juin 1945. Titulaire de 10 citations à l’ordre de l’armée de l’air et de 2 citations à l’ordre de l’aviation de chasse, il totalise 1 200 heures de vol et a reçu, comme les autres pilotes, l’autorisation de Staline de ramener son Yak en France.
Après une affection au 2e bureau de l’état-major de l’armée de l’air en mars 1946, Roland de La Poype quitte l’armée en 1947 pour se consacrer à l’agriculture, en qualité en propriétaire de fermes modèles et d’éleveur, et à l’industrie, à la tête de la Société d’études et d’applications du plastique, inventant le berlingot des shampooings Dop et la carrosserie de la Citroën Méhari. Élu, de 1959 à 1971, maire de Champigné (Maine-et-Loire), où il crée un golf, il est également le fondateur du parc animalier et d’attractions Marineland d’Antibes en 1970.
Membre du conseil de l’ordre de la Libération depuis septembre 2002, il a publié, en collaboration avec Jean-Charles Stasi, ses mémoires sous le titre : L’Épopée du Normandie-Niémen en 2007.
Il est décédé à Saint-Tropez (Var) le 23 octobre 2012.
Il est décédé à Saint-Tropez (Var) le 23 octobre 2012.
Il était grand croix de la Légion d’honneur, compagnon de la Libération par décret du 29 décembre 1944, héros de l’Union soviétique, titulaire de la croix de guerre 1939-1945 avec 12 citations, de la croix de guerre tchécoslovaque, ainsi que de diverses distinctions soviétiques : l’ordre du Drapeau rouge, l’ordre de Lénine, le Mérite de la guerre pour la Patrie et l’ordre de la Victoire.
Ses obsèques auront lieu mardi 30 octobre, à 10 heures, aux Invalides.