Pierre Gabard, consul général de France à Philadelphie est mort dans cette ville le 15 avril.

Né à Barbezieux (Charente), le 13 septembre 1913, Pierre Gabard, après ses études au Lycée d’Angoulême et à l’Institut national d’agronomie, servit comme lieutenant de dragons et appartint aux cadres de l’École de cavalerie de Saumur.

Parti en Afrique, il dirigea de vastes exploitations forestières et agricoles au Gabon, au Congo, et dans l’Oubangui. Mobilisé en 1939 en Afrique équatoriale française, il commandait le poste de Berberati, à la frontière du Cameroun, en 1940. C’est de là qu’il se rallia au général de Gaulle : il fit partie du groupe d’officiers qui apportèrent à la France Libre l’appui de l’A.E.F.

Le capitaine Gabard alla combattre sous le drapeau tricolore à croix de Lorraine en Éthiopie, en Syrie puis en Égypte et en Libye. En juin 1942, il commandait l’un des postes de Bir-Hakeim lorsque l’Afrikakorps de Rommel l’attaqua de toute sa force. Gabard se trouva dans la poignée de héros qui réussirent dans la dernière nuit à percer l’encerclement et à rejoindre les lignes alliées. Grièvement blessé il fut amputé d’une jambe.

Monsieur Gabard, après de longs mois d’hôpitaux, fut chargé de missions au Canada, aux États-Unis et en Amérique du sud. C’est ainsi qu’il entra au ministère des Affaires étrangères, où il fut titularisé en 1945. Secrétaire d’ambassade à Lima (Pérou), de 1945 à 1947. Consul suppléant à Montréal de 1947 à 1955, il fut nommé consul de France à Philadelphie en février 1955, rouvrant ce poste qui avait été fermé en 1942. Pendant douze ans, il s’acquitta de sa tâche avec une distinction et un dévouement qui lui valurent l’estime et l’attachement de tous.

Nous perdons en lui un de nos tout premiers compagnons, un héros authentique, un vrai Free French dont le souvenir et l’exemple ne seront pas oubliés.

Extrait de la Revue de la France Libre, n° 169, juillet-août 1967.