8 et 9 juin 2019 : voyage mémoriel de la Fondation « hommage aux Français Libres du Finistère et de l’île de Sein »
La Fondation de la France Libre a organisé les 8 et 9 juin un voyage mémoriel en hommage aux 3 500 jeunes Finistériens partis pour l’Angleterre en juin 1940 pour s’engager dans les Forces Françaises Libres à l’appel du Général de Gaulle.
Dans la matinée du 8 juin, à Douarnenez, le groupe composé de plus de 80 participants, pour la plupart descendants de marins FNFL, a été reçu par François Cadic, maire de la ville accompagné de son adjoint Michel Balannec. Après le dépôt d’une gerbe à la stèle aux combattants de la France Libre à la pointe de Tréboul, Alexis Le Gall, l’un des derniers témoins vivants de la France Libre, auteur du livre a évoqué avec émotion son parcours qu’il a raconté dans son livre Les Clochards de la gloire (Ed. Chales Hérissey). Le maire, aux côtés de lycéens lauréats du concours national de la résistance et de la déportation (CNRD), a rappelé que 700 Douarnenistes avaient rallié la France Libre, soit autant que les villes de Toulouse, Marseille et Lyon réunies. Philippe Paul, sénateur du Finistère, a rendu hommage à tous ces jeunes Finistériens partis pour l’Angleterre en juin 1040. Michel Bouchi-Lamontagne, délégué de la Fondation pour le souvenir des marins a rappelé que le Finistère a été le premier département contributeur à la France Libre, avec environ 1 700 engagés dans les FNFL, le département a fourni le cinquième du total des marins de la France Libre nés en métropole et la moitié de ceux nés en Bretagne.
L’après-midi, à Plogoff, devant la stèle de Feunten Aod, un émouvant hommage a été rendu à la mémoire du naufrage du Jouet des Flots parti de l’Ile Tudy en février 1944 à destination de l’Angleterre, avec 32 hommes à bord dont Pierre Brossolette, Émile Bollaert, Edmond Jouhaud et Yves Le Hénaff. Mais la tempête sévit et le bateau fait naufrage au milieu des dangereux récifs du Raz de Sein. Dénoncés par une collaboratrice, Pierre Brossolette et Émile Bollaert sont interpellés et emmenés dans les locaux de la Gestapo à Paris où Pierre Brossolette choisira de se suicider, pour ne pas parler sous la torture. Émile Bollaert, quant à lui est déporté en Allemagne et survivra alors que Yves Le Hénaff également déporté va mourir étouffé, le 2 juillet 1944, dans le wagon de train qui le conduit en Allemagne.
Puis la délégation s’est rendue à la stèle commémorant le débarquement de Français Libres à Pors Lobous dont Honoré d’Estienne d’Orves. Alexis Le Gall, qui était affecté dans la 1re Division de la France Libre (1re DFL), Bataillon de Marche n° 5 (BM5), a rappelé avec émotion le souvenir du premier réseau de renseignement (Nemrod) dirigé par le Commandant Honoré d’Estienne d’Orves qui avec Jan Doornik et Maurice Barlier ont débarqué à Pors Loubous (Plogoff). Après avoir été dénoncés, ils seront fusillés le 29 août 1942 au Mont Valérien.
Enfin, à Audierne, en présence de Joseph Evenat, maire de la ville, à la stèle rendant hommage aux 252 Français Libres du Cap Sizun et à la mémoire des 49 d’entre eux morts pour la France, Jacques Le Gall, né à Audierne qui s’était engagé le 1er juillet 1940 dans les Forces navales françaises libres (en étant le plus jeune commandant en second d’un sous-marin, le Minerve) a rendu un hommage appuyé aux marins du Cap Sizun qui ont combattu sur toutes les mers du monde à bord des 70 navires arborant le pavillon à Croix de Lorraine de la France Libre.
Le 9 juin, le groupe s’est rendu sur l’Ile de Sein où il a été reçu par le maire, Dominique Salvert et son équipe municipale. Après la lecture de l’appel du 18 juin par Jos Fouquet, auteur du livre Ceux du 18 juin 1940, un dépôt de gerbe a été effectué au monument de la France Libre de l’Ile d’où en juin 1940 la plupart des hommes valides sont allés rejoindre le Général de Gaulle en Angleterre, constituant « le quart des effectifs de la France Libre » de la première heure, dont beaucoup s’engageront dans les Forces navales françaises libres.
Après un déjeuner riche en échanges, la visite du musée a permis aux participants de découvrir le parcours des 126 Sénans qui ont rallié la France Libre et fait de leur Ile, la commune de France la plus décorée au titre de la seconde guerre mondiale : Compagnon de la Libération, Croix de Guerre et Médaille de la Résistance.
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