La statue du Général de Gaulle

La statue du Général de Gaulle

La statue du Général de Gaulle

La statue du général de Gaulle aux Champs Élysées

Depuis de nombreuses années des demandes étaient adressées à l’Association des Français libres, proposant l’érection d’une statue du général de Gaulle, en particulier à Paris, mais la famille du général n’y étant pas favorable, elles n’avaient eu aucune suite.

Cependant lors de l’assemblée générale tenue par l’Association des Français Libres en 1998, l’amiral de Gaulle, authentique et valeureux Français libre, présent à ce congrès, en réponse à une nouvelle demande exprimée dans une motion , répondit à peu près ceci :

« A ce jour notre famille, en effet, a refusé qu’une statue du général de Gaulle soit érigée en France. A Londres récemment il y en a eu une et elle a été inaugurée en notre présence, avec notre accord puisque de toute façon nous ne pouvions pas nous y opposer, cette initiative honorifique et amicale étant étrangère. Mais, je considère aujourd’hui, qu’un demi-siècle étant passé, on peut envisager, maintenant, l’érection d’une statue du général de Gaulle. L’Association des Français Libres devrait avoir la responsabilité d’un tel projet ».

De longs applaudissements ont salué cette proposition.

Pour sa réalisation, le premier comité directeur de l’Association qui a suivi, a décidé d’intervenir d’abord auprès de la Ville de Paris. Lors de l’entretien accordée au Général Simon, à l’Amiral de Gaulle et à Georges Caïtucoli par Jean Tibéri, maire de Paris, celui-ci a dit combien il était, de cœur, favorable à un tel projet et assuré que la Ville de Paris, ville compagnon, prendrait toute sa part dans sa réalisation.

Fort de cet engagement, la même délégation au cours d’une audience accordée par Jacques Chirac, Président de la République, a exposé le projet d’une statue du général de Gaulle à Paris . Le Chef de l’État a non seulement été très enthousiaste de cette initiative, mais il a exprimé son intention d’en faire assurer le financement par l’État.

Le général Simon, a remercié le Président de la République, mais indiqué que, suivant les vœux de l’Association, notre préférence allait à une souscription publique qui permettrait à tous ceux qui portait admiration au général de Gaulle, de le manifester ainsi, de façon concrète. Cette solution a été adoptée.

Il fallait trouver une date symbolique pour l’inauguration. Celle du 18 juin paraissant incontournable a été adoptée alors même qu’elle était aussi celle de l’inauguration du Musée des Invalides, dédié aux Français Libres et à leur chef le général de Gaulle, dans le cadre de la Deuxième Guerre Mondiale.

Compte tenu du délai considéré comme très court pour une telle œuvre, l’urgence était de prévoir un comité de pilotage mixte Français Libres/Hôtel de Ville, prenant en charge la projet. Sa première tâche a été de constituer le jury devant lancer un appel d’offre auprès de sculpteurs après avoir défini les orientations du cahier des charges et fixer les dates butoir.

A sa première réunion, le Jury, a défini l’orientation à donner aux sculpteurs pour le projet qu’il soumettrait :

« A partir d’un grand nombre de photographies, les artistes sélectionnés devaient s’efforcer de traduire l’élan qui portait le général de Gaulle descendant les Champs-Élysées en ce jour du 26 août 1944, sa force, sa détermination, sa hauteur de vue mais aussi le sentiment de plénitude et de joie qui l’habitait et le faisait rayonner parmi ses compagnons et devant la foule en liesse. »

Le monument devait être implanté place Georges Clemenceau, à l’angle des Champs-Élysées, de l’avenue Winston Churchill et de l’avenue du Général Eisenhower, emplacement à la mesure de l’homme qui libéra la France. Les artistes devaient se concentrer plus particulièrement sur la traduction du mouvement de l’homme en marche, du geste particulier de ses bras, geste d’ouverture et de générosité. Dimensions prévues :

• Statue du général de Gaulle – hauteur 4 mètres
• Terrasse en bronze – hauteur 16 centimètres
• Socle en pierre – hauteur 2 mètres

A la suite de son appel d’offre, le Jury, a reçu une vingtaine de candidatures accompagnées de leurs projets. Quatre ont été sélectionné en provenance des sculpteurs : Jean Cardot, William Chattaway, Philippe Garel et Louis Mitelberg, dit Tim. Un délai de quatre mois leur a été donné pour remettre une maquette à l’appui d’un projet très élaboré.

Le 7 septembre 1999 c’est celui de Jean Cardot qui fut adopté par le Jury avec une majorité de 8 voix contre deux pour William Chattaway.

La chronologie des réalisations relatives au projet a été établie par le comité de pilotage en octobre 1999. Après définition de l’aménagement des lieux, Bernard Bled pour l’Hôtel de Ville, Georges Caïtucoli pour l’Association des Français libres, se partagèrent la responsabilité de Maitre d’ouvrage. Les grandes étapes furent définies ainsi :

• septembre 1999 à début juin 2000 : création de la statue par Jean Cardot et réalisation par la célèbre fonderie de Coubertin, maître en la matière.
• février à mai 2000 : travaux d’aménagement par la ville de Paris.
• mai-juin 2000 : construction du socle.

Dès le début 2000, il est apparu que les craintes exprimées par Maître Cardot concernant la date d’inauguration devaient être prise en considération. La date du 18 juin s’avérant impossible à tenir, les impératifs techniques du fondeur étant incontournables, une date de remplacement significative devait être trouvée. Après discussion du Jury, le 9 novembre date de la mort du général de Gaulle, également chargée de symbolisme, est apparue comme la seule possible.

C’est au cours d’une cérémonie de grande ampleur, avec une participation militaire exceptionnelle que l’inauguration a eu lieu sous la Présidence du Chef de l’État en présence du Maire de Paris, du général Jean Simon, grand Chancelier de l’Ordre de la Libération et Président de l’Association des Français libres, et avec la participation des plus hautes autorités civiles et militaires et de nombreux anciens des Forces Français Libres et Combattantes.

Depuis, chaque année, le 18 juin, jour anniversaire de l’appel du général de Gaulle et le 9 novembre, jour de sa mort, des cérémonies avec dépôt de gerbes sont organisées par la Fondation de la France Libre au pied de la statue, suivies par une foule dense et recueillie.