11 septembre 2015 In CNRD 2016 By Administrateur
Résister par le pastiche littéraire
L’auteur
Jean Gaulmier (10 mars 1905, Charenton – 11 novembre 1997, Paris) est un universitaire et un écrivain français.
Après des études secondaires au collège Sainte-Croix de Neuilly, il se présente en 1925 au concours d’entrée de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, mais échoue. Inscrit à la Sorbonne et à l’École des langues orientales, il se passionne pour l’Orient.
Désireux de se rendre au Liban, il s’engage pour deux ans, en 1928, au 17e régiment de tirailleurs sénégalais, dont le dépôt est à Beyrouth. Détaché à Damas, huit mois plus tard, avec le titre de conseiller pour l’instruction publique, il devient, à 24 ans, directeur des études françaises à Hama, où il écrit deux volumes de nouvelles inspirées de son Berry natal : Terroir (1931) et Matricule 8 (1932), qui le font connaître comme écrivain en France.
Professeur de philosophie et inspecteur chargé des établissements syriens à Damas (1932-1934) puis à Alep (1934-1939), il est mobilisé sur place en 1939. Après l’armistice de juin 1940, il rallie la France Libre, qu’il renseigne sur la situation à Alep.
Après la campagne de Syrie (juin-juillet 1941), il est présenté au général de Gaulle, lors de sa visite à Alep, et chargé de diriger le service d’information et de radiodiffusion de la France libre à Beyrouth. À ce titre, il fait paraître aux éditions France-Levant une Anthologie de Gaulle et les Discours aux Français du général de Gaulle en 1943, ainsi que deux plaquettes, Voyage du général de Gaulle en Syrie et au Liban, publiée par le Service d’information et de radiodiffusion de la France libre au Liban en 1942, et les Écrits du général de Gaulle, éditée par la Société d’impression et d’édition à Beyrouth en 1944.
Nommé à Alger en1944, il est de retour à Beyrouth en 1945, où il enseigne pendant six ans à l’École supérieure des lettres et se consacre à la recherche, menant à bien une thèse de doctorat et une thèse complémentaire sur Volney, achevée en 1947 et publiée en 1951
De retour en France en 1951, il est affecté à l’université de Strasbourg, devient secrétaire de l’Association des Publications (1953), directeur de l’IPES (1958), représentant élu de la Faculté au Conseil de l’Université (1964-1967 et 1967-1970). En parallèle, il effectue plusieurs missions en Afrique pour l’Unesco. Élu à la Sorbonne en 1969, il y enseigne jusqu’à sa retraite en 1975.
Le document
Publié au Caire, aux Éditions du Scribe, au début de 1942, À la manière de… 1942 regroupe le pastiche d’auteurs français, surtout classiques, mais aussi quelques contemporains. Dans l’ordre, on trouve : Du Bellay, Rabelais, Malherbe, Descartes, Corneille, Molière, La Fontaine, Boileau, Racine, La Bruyère, Montesquieu, Voltaire, Diderot, Jean-Jacques Rousseau, Alfred de Vigny, Alphonse de Lamartine, Charles Baudelaire, Alphonse Daudet, Gustave Flaubert, Victor Hugo, Émile Zola, José Maria de Heredia, Sully Prudhomme, François Coppée, Jules Laforgue, Laurent Tailhade, Henri de Régnier, Charles Péguy, Charles Maurras, Paul Valéry, Louis-Ferdinand Céline et Jules Romains.
Derrière l’exercice de style, Jean Gaulmier se sert du pastiche littéraire comme d’une arme pour vilipender ou moquer le régime de Pétain et la politique collaborationniste.
Nous regroupons ci-dessous quelques-uns de ces pastiches :
À la manière de Alphonse Daudet
À la manière de Gustave Flaubert