La raison de cet ouvrage suite et fin
Nos marins ont été engagés sur tous les océans avec nos alliés. Ils ont combattu à bord de leurs contre-Torpilleurs, leurs corvettes (dont l’Aconit qui le 11 mars coulera deux U.Boat ennemis), leurs sous-marins, leurs vedettes lance-torpilles, mais aussi d’une façon aussi courageuse, qu’anonyme à bord de leurs navires de la marine marchande qui ont sillonné les mers, infestées de sous-marins allemands, pour assurer le transport des armements, équipements, ravitaillements nécessaires aux troupes alliées, en subissant, hélas, des pertes tragiques. Eux plus que d’autres sont totalement ignorés.
Les Parachutistes de la France Libre, intégrés au « Spécial Air Service » Britannique se sont illustrés dans toutes les opérations menées en Cyrénaïque, en Libye, en Crête, en Tunisie, en Italie, avant de combattre pour la libération du territoire, en Bretagne d’abord et dans de nombreuses régions de France ensuite. Ils termineront leur périple dans les Ardennes en décembre 1944 et en Hollande, au printemps 1945, où ils perdront leurs derniers camarades. Leur drapeau est le plus décoré de la guerre. Personne ne sait pourquoi.
Soixante ans après ces combats qui ont permis au général de Gaulle de prétendre que la France, n’ayant jamais quitté le combat, devait siéger à la table des vainqueurs, l’Education nationale les a fait disparaître de l’enseignement. Les médias s’en désintéressant, par la force des choses, nos enfants n’ont plus aujourd’hui connaissance que du combat de nos camarades de la résistance intérieure, souvent glorieux, mais qui n’impliquait pas, l’oubli de celui livré par ceux qui se battaient avec une croix de Lorraine sur leur battle dress.
C’est pour tenter d’endiguer ce processus qui aboutit à ne transmettre qu’une relation partielle des événements que notre pays a connu, dans un moment exceptionnel de son histoire, que « la France au combat », qui se veut ouvrage de référence a été conçu.
Pour sa réalisation, notre grande préoccupation a été de rappeler objectivement ce qui a été fait par tous, avec ou sans uniforme, depuis une défaite totale jusqu’à la victoire, pour que la France se retrouve victorieuse.
A ce titre, notre difficulté principale est venue du déroulement complexe de l’engagement des forces de l’Intérieur. Leur combat n’était pas des plus faciles à mettre chronologiquement en valeur, d’autant qu’il était très lié à l’évolution politique de ses nombreuses composantes. L’action militaire de la Résistance Intérieure en dépendait beaucoup et inversement. Dès l’adoption de notre plan de travail, notre souci a été de trouver les solutions les plus judicieuses permettant de traiter au mieux ce sujet essentiel. Choisi par les représentants de la Fondation de la Résistance au Comité scientifique, Jean-François Murracciole, agrégé d’histoire, professeur à l’Université de Montpellier, auteur d’une histoire de la Résistance en France a eu la responsabilité de traiter cette partie si importante de l’ouvrage.
« La France au Combat » de l’Appel du 18 juin à la victoire est donc le seul document de référence rappelant l’engagement de tous, à l’extérieur comme sur le territoire. Il a l’ambition de laisser, pour cette période exceptionnelle et tragique, partant d’une défaite paraissant irrémédiable pour aboutir à la libération de notre Pays, un témoignage complet des combats menés sur terre, sur mer, dans les airs, comme dans la clandestinité et les maquis.
Loin des multiples ouvrages n’évoquant que partiellement et trop souvent de façon tendancieuse, ces années tragiques et glorieuses de notre histoire, « La France au combat » livre un récit complet et impartial des combats et des engagements de toutes les forces qui ont participé à la victoire.
Nos enfants ont droit à une vérité historique non sélective, ne faisant pas disparaître de la connaissance de ce passé qui leur est due, les interventions parfois les plus essentielles, les combats parmi les plus déterminants.