Pierre Pery
Né en 1912, Pierre Pery travaille à Air-France. A l’été 1941, il traverse à pied les Pyrénées à Puigcerdà, mais la police franquiste l’arrête et l’interne pendant plusieurs semaines au camp de Miranda (1), avant de le relâcher. Ayant atteint Londres, il entre au BCRA, où il se lie avec Stéphane Hessel. Parachuté en France au début de 1943, il sert au Secrétariat de la Délégation générale en zone nord (SECNOR), en tant que chef de liaison, sous le pseudonyme de « Nard » (2).
Dans la deuxième quinzaine de septembre 1943, les services de la Délégation en zone nord sont touchés par une série d’arrestations. Le 25 septembre, Pery est capturé par les Allemands alors qu’il se présente au bureau de Claude Bouchinet-Serreulles, le successeur de Jean Moulin (3).
Déporté en Allemagne au sein d’un convoi qui conduit 2006 hommes du camp de Compiègne à celui de Buchenwald, les 22-24 janvier 1944 (4), il est détenu au block 31. Rendant constamment service selon le témoignage de plusieurs anciens déportés, il partage les rares colis qu’il reçoit avec des camarades, entre autres Julien Cain, organise une cachette pour Marcel Michelin, quand celui-ci doit être envoyé en kommando extérieur (5), et représente le BCRA au Comité des intérêts français, à partir de juin 1944. A ce titre, il participe au soulèvement du 11 avril 1945.
(1) Caroline Langlois, Michel Reynaud, Elles et eux et la déportation, Editions Tirésias, 2005, p. 138.
(2) Henri Noguères, Marcel Degliame-Fouché, Histoire de la Résistance en France, tome 4 : « Formez vos bataillons ! octobre 1943-mai 1944 », Robert Laffont, 1972, p. 139, note 3.
(3) Henri Noguères, Marcel Degliame-Fouché, Histoire de la Résistance en France, tome 3 : « Et du Nord au Midi… novembre 1942-septembre 1943 », Robert Laffont, 1972, p. 605-606.
(4) Michel Reynaud, Livre-mémorial des déportés de France arrêtés par mesure de répression et dans certains cas par mesure de persécution, 1940-1945, tome 2, Fondation pour la Mémoire de la Déportation/Editions Tirésias, 2004, p. 74.
(5) Arrêté le 2 juillet 1943 avec son fils Jacques, sur le soupçon d’avoir monté un maquis et une filière d’évasion, au sein de son entreprise, Marcel Michelin échappe à deux reprises à une affectation dans des kommandos en 1944, grâce à une hospitalisation pour une « aortite » décidée par le docteur Joseph Brau, avant d’être affecté en décembre 1944 à celui d’Ohrdruf, où il meurt le 21 janvier 1945 d’une double pneumonie.
Bibliographie
• François Berriot, Témoignages sur la Résistance et la Déportation : Autour de Jacqueline Pery d’Alincourt, L’Harmattan, 2007.
< Page d’accueil du dossier
< Résister dans les camps nazis
< Une organisation clandestine