Les militaires
Peu d’unités constituées ont rallié les Forces françaises libres (FFL).
Rares sont les officiers qui entraînent dès 1940 leur compagnie ou leur batterie à rejoindre la France Libre. Toutefois, quelques-uns l’on fait.
En Angleterre, le 30 juin 1940, parmi les troupes qui ont combattu en Norvège, 900 hommes de la 13e demi-brigade de légion étrangère (13e DBLE), commandés par le lieutenant-colonel Magrin-Vernerey, et 60 chasseurs alpins font le choix de reprendre le combat. Il en est de même pour des éléments d’une compagnie de chars de combat, des sapeurs, des artilleurs et des marins qui constitueront le 1er bataillon de fusiliers marins.
Au Moyen-Orient, 350 « rebelles » d’un bataillon cantonné à Chypre, emmenés par le capitaine Lorotte, passent en Égypte britannique. Avec les 120 hommes du capitaine Folliot, qui ont quitté le Liban le 27 juin, ils constituent le 1er bataillon d’infanterie de marine.
Ils sont rejoints par des légionnaires du 6e régiment étranger d’infanterie, des marins de l’escadre française d’Alexandrie et des spahis marocains sous les ordres du capitaine Jourdier.
En Haute-Volta (Burkina-Faso), une batterie d’artillerie commandée par le capitaine Laurent-Champrosay passe en Gold Coast (Ghana).
En Tunisie, le 24 juin, le sous-marin Narval, sous les ordres du commandant Drogou, quitte son port d’attache de Sousse avec la majorité de l’équipage, à destination de Malte.
Plusieurs officiers rallient individuellement. Capturé pendant la bataille de France, le capitaine de Hauteclocque parvient à s’échapper le 17 juin et rejoint Londres, où il s’engage sous le nom de Leclerc. Chef d’état-major du commandant en chef des forces françaises au Levant, le colonel de Larminat tente en vain de maintenir ses troupes dans la guerre. Désavoué par son supérieur et mis aux arrêts, il s’évade le 27 juin et passe en Palestine.
Parmi les officiers généraux, seuls le général Catroux, le général Legentilhomme, l’amiral Muselier et le médecin général Sicé font le choix de la France Libre.
Des centaines de volontaires traversent la Manche comme les 110 élèves de l’école de pilotage du Mans, commandés par le lieutenant de réserve d’aviation Pinot, ancien combattant de 14-18, qui partent le soir du 18 juin 1940 de Douarnenez à bord du langoustier Trébouliste en direction de Falmouth. 18 sous-officiers de l’école de radio-navigants de Saint-Jean-d’Angély s’envolent pour l’Angleterre à bord d’un Farman-220 avec leur chef, le capitaine Georges Goumin.
D’autres embarquent avec les troupes polonaises, au Pays Basque ou au Maroc, comme Romain Gary et Henry Bouquillard, ou s’envolent d’Afrique du Nord en direction de Gibraltar, comme René Mouchotte, François Fayolle et Henry Lafont.
Certains viennent de plus loin, comme le chef de bataillon Brosset, qui s’engage à Bogota, en Colombie, dès le 27 juin 1940, le colonel Valin, en poste à la mission militaire française au Brésil quand il annonce son ralliement par télégramme le 9 novembre 1940, ou le capitaine Pouyade, évadé, en octobre 1942, d’Indochine occupée par les Japonais.
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