Les territoires
Le 22 juillet 1940, le gouverneur Henri Sautot rallie à la France Libre les Nouvelles-Hébrides (actuel Vanuatu), condominium franco-britannique.
Toutefois, c’est en Afrique qu’a lieu l’action la plus décisive. Le 26 août, le gouverneur Félix Eboué proclame le premier l’adhésion du Tchad à la France Libre, avec l’aide du lieutenant-colonel Marchand, commandant militaire du Tchad, du commandant Colonna d’Ornano et de René Pleven, envoyé du général de Gaulle. Sa décision entraîne le ralliement de la quasi-totalité de l’Afrique équatoriale française, lors des «Trois Glorieuses de l’Empire» (26, 27 et 28 août 1940): l’Oubangui-Chari (actuelle République centrafricaine) le suit, tandis que le colonel Leclerc et le commandant de Boislambert s’assurent du Cameroun par un coup de main sur Douala et Yaoundé, et que le colonel de Larminat prend le pouvoir au Congo. Surtout, elle fournit au mouvement une assise territoriale et des hommes pour étoffer ses troupes. Outre le régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad, qui rallie en bloc la France Libre, des hommes sont enrôlés pour constituer des bataillons. C’est ainsi que fin décembre 1940, les Forces françaises libres ont un effectif de 35.000 hommes, déjà engagés au combat sur plusieurs fronts.
Nommé commissaire général du Cameroun, Leclerc rallie par les armes le Gabon, le 9 novembre 1940, avant d’être désigné comme commandant militaire du Tchad, où il organise la colonne Leclerc, qui s’empare de l’oasis de Koufra en mars 1941.
Après l’Afrique équatoriale, suivent les Établissements français de l’Océanie le 2 septembre 1940, les Établissements français de l’Inde le 7 septembre et la Nouvelle-Calédonie le 19 septembre. Ces territoires fournissent les effectifs du bataillon du Pacifique, constitué en octobre 1940 sous les ordres du commandant Broche.
En juin-juillet 1941, une intervention conjointe des forces britanniques et des FFL place les territoires du Levant (Liban et Syrie) sous le contrôle de la France Libre.
Le 24 décembre 1941, une flotte sous les ordres de l’amiral Muselier entraîne le ralliement de l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, au large des côtes canadiennes.
La France Libre, qui a pris officiellement le nom de France Combattante le 13 juillet 1942, obtient le ralliement de nouveaux territoires en 1942-1943: l’archipel de Wallis et Futuna le 2 mai 1942; l’île de La Réunion le 28 novembre 1942; l’île de Madagascar, placée sous l’autorité de la France après un accord avec les Britanniques, qui en ont pris le contrôle un mois plus tôt, le 14 décembre 1942; la Côte française des Somalis (Djibouti) le 28 décembre 1942; la Guyane le 16 mars 1943; les Antilles le 3 juillet 1943.