13 juin 2011 In Témoignages By Administrateur
La réalité dépasse la fiction
Par le général Masson
De tout temps, à la guerre, les adversaires ont employé la ruse pour se surprendre réciproquement. Du nôtre, l’ensemble des feintes s’appelle « plan de camouflage », « de déception » chez les Britanniques. Normalement, cependant, la bataille se déroule suivant les plans réels. Mais quand celle-ci se déroule suivant les plans de camouflage ou de déception, elle prend un tour curieux qui déroute tout le monde. C’est bien ce qui est arrivé les 26 et 27 mai 1942.
Le 26 mai, la 1re Division Française Libre attendait calmement l’attaque ennemie. Elle était flanquée à 20 kilomètres au nord par la 150e brigade. À 4 kilomètres au sud la 7e Motor brigade gardait un faux champ de mines. Au sud-ouest la 3e Indian brigade à 6 kilomètres. Au nord, la 4e brigade blindée puis les échelons B à 20 kilomètres. Enfin la 33e brigade de chars occupait le box de Bir el-Gobi à une vingtaine de kilomètres à l’ouest. En avant du front, à 40 kilomètres des avant-postes mobiles solides aux ordres de la 7e Motor brigade où se trouvait en particulier le commandant Amiel avec son bataillon et la moitié de notre artillerie.