Suivant les chiffres du Ministère des Prisonniers, Déportés et Réfugiés, publiés en novembre 1945 dans Bilan d’un effort, plus de deux millions de Français sont en Allemagne au printemps 1945 :

– 950 000 prisonniers de guerre sur 1 850 000 capturés en 1940 et 1 500 000 envoyés en Allemagne ;
– 700 000 travailleurs (volontaires, travailleurs de la Relève et requis du STO, mais aussi environ 250 000 prisonniers de guerre transformés en travailleurs civils au début de 1943) ;
– 300 000 malgré-nous alsaciens et mosellans enrôlés sous uniforme allemand ;
– 200 000 déportés (politiques et raciaux)¹.

Les Français Libres capturés entre 1940 et 1945 et envoyés en Allemagne participent à la fois du groupe des prisonniers de guerre, pour les soldats en uniforme, et de celui des déportés politiques, pour les agents du BCRA et de ses réseaux. On évalue à 600 les Français Libres arrêtés en France par les Allemands, environ la moitié ayant connu la déportation et une soixantaine ayant péri dans les camps nazis².

Les rapatriements se répartissent essentiellement entre mars et juillet 1945 : 20 000 en mars, 313 000 en avril, 900 000 en mai, 276 000 en juin, les rapatriements massifs prenant fin, pour le ministère, en juillet³.

Bibliographie
Henri Laffitte et Pierre Bourgeois, « La libération et le rapatriement des déportés », Communication présentée à la séance du 26 octobre 1985 de la Société française d’histoire de la médecine.

1) Ministère des Prisonniers, Déportés et Réfugiés, Bilan d’un effort, Paris, Busson, novembre 1945. Cité dans Pieter Lagrou, Mémoires patriotiques et occupation nazie : Résistants, requis et déportés en Europe occidentale, 1945-1965, Éditions Complexe, 2003, 358 p., p. 92.
2) Jean-François Muracciole, Les Français Libres, l’autre Résistance, Tallandier, 2009, pp. 291-292.
3) Christophe Lewin, Le Retour des prisonniers de guerre français : Naissance et développement de la FNPG, 1944-1952, Publications de la Sorbonne, 1986, 335 p., pp. 63-64.