À la manière de Boileau

À la manière de Boileau

À la manière de Boileau

On connaît la mâle simplicité du satirique qui a écrit :

Ô bienheureux celui qui peut de sa mémoire
Effacer pour jamais et Bordeaux et Montoire !

Ou encore :

Je suis rustique et fier et j’ai l’âme grossière,
Je ne puis rien nommer si ce n’est comme il sied,
J’appelle un chat un chat et Darlan un valet !

Nous citons ci-dessous un fragment de sa célèbre satire sur la rime :

Sur la rime

Pour moi qu’un sot caprice, une bizarre humeur
Afin de me punir fit devenir rimeur,
Dans ce rude métier où mon esprit se tue
En vain pour bien rimer je travaille et je sue.
Souvent, j’ai beau rêver du matin jusqu’au soir,
Quand je veux dire blanc, la rime répond noir.
Et quoi que je médite ou que je veuille faire,
Toujours bizarrement me livre le contraire.

Si je fais le portrait d’un vrai républicain,
Je trouve pour rimer le Maréchal Pétain ;
Lorsque je veux parler d’un hardi patriote
Qu’en vain cherche à salir une presse idiote,
D’un homme et probe et franc qui n’ait rien de vénal
Ma muse en badinant m’offre Pierre Laval ;
J’imagine de peindre une noble figure
De qui, tant son ardeur est héroïque et pure,
Nul ne puisse au combat interrompre l’élan,
La raison dit : De Gaulle, et la rime Darlan…

(Extrait des Satires.)

Épigramme

Après Marcel Déat
Holà !
Après Charles Maurras
Hélas !