L’héroïque résistance du BM 24 à Obenheim

L’héroïque résistance du BM 24 à Obenheim

L’héroïque résistance du BM 24 à Obenheim

7-11 janvier 1945

Dans les premiers jours de janvier 1945, Hitler décide de lancer une nouvelle offensive destinée à récupérer Strasbourg. C’est ainsi que plusieurs unités de la 1re DFL sont très violemment prises à partie et résistent non sans de grandes difficultés aux assauts ennemis : notamment le bataillon de marche 21 et surtout le bataillon de marche 24 du commandant Coffinier et un détachement de la brigade Alsace-Lorraine du colonel Berger (pseudonyme d’André Malraux). L’attaque allemande est déclenchée au matin du 7 janvier à l’ouest du canal du Rhône au Rhin, dans le secteur 1_4_2_4_a_image_1d’Obenheim, tenu par le BM 24 ; dès le premier jour, les bombardements sont violents et les assauts sont lancés par des forces dix fois supérieures à celles des Français. Le lendemain, 8 janvier, l’étreinte se resserre, les bombardements se multiplient et les patrouilles allemandes se montrent plus actives. Coffinier renonce à ordonner une sortie en masse, qui équivaudrait à livrer les villages voisins à un ennemi qu’au demeurant il est important de fixer loin de Strasbourg.

Dans la journée du 9, le siège ne se relâche pas, mais, en liaison avec les éléments de la brigade Alsace-Lorraine, qui occupent Gersheim, une opération de dégagement est préparée. Elle donnera lieu à de très violents combats durant toute la journée ; la nuit venue, les Français décrochent. Les munitions et les médicaments (il y a 10 blessés graves) commencent à manquer. Coffinier demande du ravitaillement par avion. La nuit du 9 au 10 se passe sans incidents. Au matin du 10, comme les Français ne donnent aucune suite à l’invitation allemnde à se rendre, les bombardements reprennent. Dans l’après-midi, des avions alliés larguent sur le village des munitions et des vivres, mais, en raison d’un vent violent, une partie seulement des containers atterrit dans les lignes françaises. A la fin de l’après-midi, à la suite de nouveaux assauts de blindés allemands (Panzer, Jagdpanther), la situation des assiégés devient critique.

Les derniers combats se déroulent dans la nuit du 10 au 11 janvier. Les hommes du BM 24 n’ont plus de munitions, leurs armes sont maintenant hors d’usage. A 23 heures, tout est fini. Une douzaine de Français parviendront à s’échapper – le reste de l’unité (772 hommes) est anéanti ou capturé. Les Allemands peuvent maintenant se retourner contre les autres positions françaises sur l’Ill, mais ils ont perdu quatre jours. Pendant ce temps, en effet, la défense du secteur a pu être renforcée et lorsque, dès le 13 janvier, les Allemands tenteront de percer la barrière de l’Ill, ils seront brutalement repoussés. Aucune autre tentative n’aura lieu. « Strasbourg, cette fois, écrira le général Garbay, commandant la 1re DFL, sera définitivement sauvée. » Le sacrifice des hommes du BM 24 n’aura pas été vain.

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