Stanisław Stroński (1882-1955) est un philologue romaniste, journaliste et homme politique polonais.

Il étudie la romanistique à Lvov, Vienne et Paris. Docteur ès lettres de l’Université de Paris (1909), c’est un spécialiste de la littérature médiévale occitane, en particulier celle des troubadours.

Membre du parlement national polonais à Lvov (1913-1914), où il représente le Centre conservateur, et de la section ouest du Comité national suprême (1914), il est interné par les Autrichiens (1914-1917), avant d’intégrer le Comité national de la Pologne à Paris (1918-1919).

Professeur de philologie à l’Université Jagellon de Cracovie à partir de 1919, rédacteur en chef du quotidien Rzeczpospolita i Warszawianka (192) puis devient professeur à l’Université catholique de Lublin (1927-1939).

Député du parti chrétien-national, de l’Association nationale populaire puis du parti national à la Diète (1922-1935), il s’oppose au maréchal Józef Piłsudski et rejoint le Front Morges fondé en 1936 par le général Władysław Sikorski et l’ancien premier ministre Ignacy Paderewski.

Vice-premier ministre et ministre de l’Information et de la Documentation dans le gouvernement polonais en exil de Sikorski (1939-1943), il préside l’Association des écrivains polonais à l’étranger (1945-1948 et 1950-1954). Membre fondateur de la Société polonaise pour le scientifique à l’étranger à partir de 1950, il est professeur à l’Université polonaise en exil à partir de 1951.

Pierwszych dziesiec lat, 1918-1928 (Les Dix premières années, 1918-1928), Lvov et Varsovie, 1929

The Two Polish Constitutions of 1921 and 1935, Polish Library, 1944

« Russia’s Common Cause with Germany Ten Years Ago », The Eastern Quarterly, vol. 2, n° 2, Londres, septembre 1949

« Immunité des agresseurs ? L’article 2 de la Charte de l’Atlantique » est un article paru dans le n° 46, volume VIII, de La France Libre, le 15 août 1944.

Dans ce texte, Stanisław Stroński analyse les débats sur la non-application à l’Allemagne, affirmée par Churchill, dans son discours à la Chambre des Communes le 22 février 1944, de l’article 2 de la Charte de l’Atlantique, garantissant l’intangibilité des frontières. Pour l’auteur, cet article doit être entendu comme une garantie des frontières antérieures à l’expansionnisme des forces de l’Axe, mais une garantie qui ne s’applique pas aux agresseurs.

La déclaration de Churchill, note-t-il, confirme pour l’Allemagne les décisions du Caire prises au sujet du Japon le 1^er décembre 1943 par Roosevelt, Churchill et Tchang Kaï-Tchek.

Ce point intéresse Stroński au premier chef puisque Churchill envisage d’étendre le territoire de la Pologne au nord et à l’ouest aux dépens de l’Allemagne, ce qui correspond à la ligne Oder-Neisse, frontière de l’Allemagne et de la Pologne depuis 1945.

Coll. Fondation de la France Libre

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