Louis Tillier est un agrégé d’anglais, professeur au lycée de Lille avant-guerre. Refusant l’armistice de juin 1940, il rejoint l’équipe française de la BBC à Londres (1^er août 1940-15 juillet 1945). Il collabore également à la revue La France Libre, publiée dans la capitale britannique par André Labarthe et Raymond Aron.

Par la suite, il est détaché par le ministère de l’Éducation nationale successivement auprès de la Commission internationale pour les réfugiés (1945-1947), de la Commission intergouvernementale pour les réfugiés (1947-1948), de la Commission préparatoire de l’organisation internationale pour les réfugiés (1948-1952) puis de l’ONU, à compter du 30 septembre 1952.

Ami d’Albert Cohen, qui avait également écrit dans La France Libre, il épouse, après-guerre, Anne-Marie Boissonnas, qui avait été, de 1935 à 1938, la secrétaire-typographe de l’auteur, avec lequel elle avait travaillé sur le manuscrit de Belle du seigneur (1968).

Louis Tillier publie dans le n° 18 du troisième volume de La France Libre, paru le 17 avril 1942 (p. 506-509), un article d’analyse sur « deux revues françaises d’Amérique ».

La première, intitulée les Lettres françaises, est une revue littéraire trimestrielle éditée par Roger Caillois (1913-1978) à Buenos Aires, sur les presses de la revue argentine SUR, avec le soutien financier de Victoria Ocampo (1890-1979).

La seconde, qui a pour titre La Nouvelle Relève et pour directeurs les écrivains québécois Robert Charbonneau (1911-1967) et Paul Beaulieu (1913-2007), est l’organe du mouvement jeune-catholique La Relève. Rédigée par des Canadiens français et des catholiques français, elle paraît à partir de septembre 1941 à Montréal, aux éditions de l’Arbre, où elle succède à La Relève (1934-1941). Cette maison d’édition édite également, de 1942 à 1945, la collection « France Forever », créée par Henri Laugier avec l’aide financière de la représentation américaine du Comité national français (CNF) puis du Comité français de la Libération nationale (CFLN). Une douzaine de titres, présentant le point de vue de la France Libre sur la situation internationale, sont ainsi diffusés non seulement au Canada, mais aussi dans d’autres pays et territoires.

L’article de Louis Tillier fait l’objet, sous le titre « Devoirs des écrivains », d’une recension dans le n° 19 de la revue France-Orient (p. 32), éditée à New Delhi, dans les Indes britanniques, sous la direction de Robert Victor (1904-1977), officier de marine et romancier, de mars 1941 à février 1944, dans la section « Les Écrivains Français Libres ».

Celui-ci reprend un extrait de la première partie de l’article de Tillier, consacrée aux Lettres françaises de Roger Caillois. Dans ce passage, Tillier analyse « Devoirs et privilèges des écrivains français à l’étranger », un éditorial de Caillois paru dans le deuxième numéro des Lettres françaises.

Coll. Fondation de la France Libre

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