L’Ecole militaire des cadets de la France libre (Malvern House)
Malvern House
En ce mois de juin 1940, au milieu de dramatiques circonstances, un problème se pose au général de Gaulle. Question sans conséquences immédiates qui cependant lui tient à cœur parmi tant d’autres. Un important groupe de jeunes gens, environ deux cents, s’est progressivement constitué à l’Olympia de Londres, où se regroupent les Français libres. Leur destin immédiat pose problème. En majorité Bretons, fils de pêcheurs de l’Ile de Sein, bacheliers en herbe et écoliers sont tous volontaires et impatients de prendre les armes.
Or, il n’en est pas question avant d’atteindre dix-sept ou dix-huit ans selon l’arme choisie. De cette phalange ardente et juvénile le Général pressent le destin : une école de cadres sans doute, mais plus tard. Un semestre est franchi en deux étapes. La Légion des Jeunes Volontaires Français, en terre de Galles, d’abord, le Prytanée de la France Libre à Rake-Manor (Surrey), ensuite. Ponctué de deux inspections du général de Gaulle, il s’achève par la création de l’Ecole Militaire des Cadets de la France Libre à Malvern, dans le Worcestershire.
Initialement installé, en février 1941, dans l’un des bâtiments du collège, cet établissement improvisé s’inscrit dans la grande tradition de Saint-Cyr, dans l’esprit du Général. C’est bien là le sens de sa troisième visite, au mois de novembre, au cours de laquelle l’Ecole reçoit son fanion de ses mains. Elle est dirigée par le chef de bataillon André Beaudouin, secondé par le chef d’escadron Louis de Cabrol et René de Lajudie (promotion de Bournazel), directeur de l’instruction.
La première promotion de l’Ecole des Cadets sort en mai 1942, après seize mois de formation concentrée. Elle prend le nom de Libération et compte quinze aspirants : un effectif à l’échelle des unités combattantes de la France Libre d’alors ! C’est l’époque de la bataille de Bir-Hakeim ; Charles de Gaulle, souffrant, est remplacé par le général Paul Legentilhomme pour le baptême de la promotion.